ÉDITO - Européennes : Manon Aubry et Marion Maréchal "ont les mêmes malheurs", estime William Galibert

Les deux têtes de liste pour les Européennes, Manon Aubry (La France insoumise) et Marion Maréchal (Reconquête !), ont deux énormes épines dans le pied. Elles n'ont pas les mêmes valeurs ces deux-là, mais elles ont les mêmes malheurs !

Prenons d'abord les Insoumis. L'épine en question est numéro 7 sur la liste LFI, c'est Rima Hassan. En quelques semaines et avec la bénédiction et le soutien actif de Jean-Luc Mélenchon, elle a complétement confisqué la campagne de la numéro 1. Il y a deux mois, personne ne connaissait cette juriste née dans un camp de réfugiés palestiniens. Elle est depuis devenue un centre d'attention médiatique et politique.

Attention : se préoccuper du sort de Gaza et de ses habitants, c'est juste faire preuve d'humanité. Mais poster un message comme celui qu'elle a écrit mercredi, je cite : "Ce que fait Israël à la Palestine n'est pas très différent de ce que la France faisait à l'Algérie", c'est surtout s'assurer quelques kilos de polémique en plus et empêcher tous les autres sujets d'exister.

Manon Aubry tente d'insister sur les questions sociales, l'inflation, la vie chère, le poids des lobbys dans les politiques européennes, mais elle n'a plus aucune place pour ça. Comme elle l'explique dans un article du journal Le Monde, : "J'essaye de faire campagne sur mes sujets. Si je suis en désaccord, soit je me tais, soit je le dis", et bien là, par exemple, sur le dernier message de Rima Hassan, Manon Aubry se tait.

Sarah Knafo, tête de liste bis ?

Du côté de Marion Maréchal, là aussi, il y a une numéro 3 qui ressemble à une tête de liste bis. Elle s'appelle Sarah Knafo, énarque, conseillère et compagne d'Éric Zemmour qui passe de l'ombre à la lumière.

Là aussi, c'est comme s'il y avait deux lignes au sein de la même campagne. Sarah Knafo pilonne le Rassemblement national pour essayer de lui faire les poches en disant que Marine le Pen s'est ramollie, quand Marion Maréchal se montre toujours beaucoup plus douce avec sa famille d'origine. Et c'est la seule qui n'a pas lancé la moindre vacherie à Jordan Bardella dans notre grand débat sur RTL dimanche dernier. 

Là aussi, des clans se sont formés en interne. Et, oh surprise, Marion Maréchal n'a pas pu se libérer pour le premier meeting de Sarah Knafo lundi soir. 

Règlements de compte en perspective ?

Les conséquences pour ces deux têtes de liste : vous avez déjà vu des équipes aller très très loin dans une compétition quand les clans s'installent, quand certains ne s'adressent même plus la parole ? 

Alors le risque immédiat, chez Marion Maréchal, c'est de ne pas passer la barre des 5%, donc zéro élu à Strasbourg. Chez Manon Aubry, de ne pas faire mieux qu'en 2019, un peu plus de 6% et une nouvelle désillusion européenne.

Et puis après, que ces épines dans le pied s'infectent. Et que le seul moyen de guérie soit l'amputation, donc politiquement, des fractures, des départs et des règlements de compte en pagaille dès que les résultats seront tombés. 

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