Éric Dupond-Moretti reste au gouvernement. Le garde des Sceaux a été relaxé devant la Cour de Justice de la République (CRJ) qui le jugeait pour prise illégale d'intérêts. Pouvait-on s'attendre à cette relaxe ? Après 3 ans de procédure, 2 semaines de procès, 10 jours de délibéré, j’ai envie de vous dire : "Tout ça pour ça !".
Voilà un ministre qui a donc été poursuivi devant la Cour de Justice de la République, cette cour où les politiques jugent les politiques. Un ministre accusé d’avoir utilisé sa position de ministre pour se venger, pour régler ses comptes avec certains juges "du temps", où il était avocat.
À toutes fins utiles, je rappelle que l’une des parties de l’accusation - il y en a 2 - est le Syndicat de la magistrature. Vous vous souvenez du "mur des cons", ces magistrats qui s’amusent à épingler sur leurs murs des politiques comme des cibles. Voilà donc un ministre qui apparait, aux yeux d’une partie de l’opinion, comme ayant abusé de son pouvoir et qui, au final est reconnu "non coupable" et donc relaxé.
Pour être précise, il s’est retrouvé en situation de conflit d’intérêt, mais "l’intention" de se venger n’est pas caractérisée. Je trouve que c’est beaucoup de temps et beaucoup d’argent perdus. Je trouve surtout que ce n’est pas devant cette Cour de Justice de la République que ce genre d’affaire doit être porté.
Éric Dupond-Moretti était poursuivi pour prise illégale d’intérêts, mais ce procès, devant cette Cour, c’était conflit d’intérêt à tous les étages. Dans ce procès, celui qui requiert, qui porte l’accusation, c’est Rémy Heitz, procureur général de la Cour de cassation qui a été nommé par Emmanuel Macron et qui a connu une ascension fulgurante sous Macron. Il n’avait pas du tout envie d’apparaitre comme étant lié au pouvoir, il avait requis 1 an avec sursis. Pas trop méchant, mais un peu méchant quand même.
Celui qui accuse, l’un des principaux témoins, c’est François Molins, l’ancien procureur, qui déteste Éric Dupond-Moretti et qui se serait bien vu à sa place. Du côté des juges politiques, c’est-à-dire les députés et sénateurs, vous pensez que Danièle Obono de la France Insoumise ou Bruno Bilde du Rassemblement national peuvent rester impartiaux ? Alors qu’ils bataillent contre le ministre à l’Assemblée ? Quant aux parlementaires de la majorité, vous imaginez qu’ils puissent s’opposer au prévenu ?
La Cour de Justice de la République est à la fois juge et partie.
Non mais à quoi sert cette machine politico-judiciaire ? C’est un ovni ce truc ! Mais les politiques ne peuvent pas être au-dessus des lois. Le fonctionnement de la CJR ne va pas, parce que ce sont des politiques qui se jugent entre eux. La CJR est à la fois juge et partie.
D’ailleurs, François Hollande voulait la supprimer. Emmanuel Macron aussi. Un politique doit être jugé devant une juridiction de droit commun. Ce procès risque-t-il de creuser un peu plus le fossé entre les juges et les politiques ? Oui.
On a vu aussi l’œuvre dans ce procès le gouvernement des juges. Souvenez-vous que le syndicat de la magistrature, dont je vous parlais plus haut, avait estimé que la nomination d’Éric Dupond-Moretti était "une déclaration de guerre". Donc on n’a pas vraiment besoin de s’interroger sur "qui" voulait se venger de "qui" en réalité ?
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