Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi qu'il "ne faut pas faire peur aux gens avec ces choses-là, on a une économie forte." Soyons sérieux. Ce n'est pas celui qui est à l'origine de la crise politique et budgétaire qui peut nous expliquer quoi que ce soit sur le risque, au fond. En fait, la France est l'un des 20 membres de la zone euro. C'est cela qui lui évite jusqu'ici une véritable crise financière. Non pas que cela l'interdise, d'ailleurs. Il faut se souvenir de la Grèce et du Portugal. Mais cela relève le seuil de déclenchement. C'est une sorte de protection collective qu'assure l'euro à tous ses membres qui sont solidaires les uns des autres, au moins implicitement.
Nous avons usé jusqu'à la corde cette protection collective, en particulier sous la présidence Macron, en nous en servant pour continuer à dépenser de manière excessive et devenir le plus mauvais en termes de gestion publique de toute la zone euro. Mais notre crise politique est en train de bouleverser la situation, ce qui pourrait mettre la France en position délicate vis-à-vis de ses partenaires.
On le voit déjà, nos obligations chutent. La Bourse de Paris affiche la plus mauvaise performance depuis plus de 30 ans comparée aux autres places européennes, ce qui prouve que nous ne sommes pas complètement immunisés. Ensuite, le risque français est en train de contaminer toute la zone : la valeur de l'euro a baissé de 6% ces derniers jours. Les investisseurs se débarrassent de leurs valeurs européennes par crainte que la crise française ne tire la zone euro vers le bas.
C'est un problème que l'euro chute ou pas, car cela peut ralentir le mouvement de baisse des taux d'intérêt que la Banque Centrale Européenne (BCE) avait enclenché. La BCE pourrait être contrainte de maintenir des taux d'intérêt plus élevés pour tenter de retenir ses investisseurs avec une meilleure rémunération. Tout cela se ferait au détriment de la croissance économique, alors que la France et l'Allemagne sont déjà en croissance zéro. Vous voyez qu'en fait, il y a un risque de diffusion de la crise française chez nos voisins.
Elle pourrait, si la situation s'aggrave sur les marchés. La Banque Centrale peut acheter des obligations françaises pour nous aider à nous financer à moindre coût et essayer de calmer le jeu. Elle a fait cela pour l'Italie pendant longtemps. Le problème, c'est qu'il faudrait au moins l'accord tacite de nos partenaires pour le faire. Les Allemands, les Hollandais accepteront-ils d'activer ces secours d'urgence pour un pays mal géré et ingouvernable ? La crise française pourrait bien alors devenir européenne.
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