Trois mois après le retour de Donald Trump à la Maison blanche, les rapports commerciaux du monde entier ont considérablement changé. Invité du "Grand Jury RTL-Le Figaro-Public Sénat-M6", ce dimanche 20 avril, l'essayiste et conseiller de grands patrons Alain Minc estime que le président américain "met le bazar économiquement dans le commerce, sur le plan monétaire, sur le plan stratégique, et plus grave encore, dans la démocratie en portant atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie américaine".
"Je crois, poursuit-il, qu'on n'a jamais connu, dans une période normale, un tel degré de déstabilisation par le fait d'un seul homme. La crise économique dans laquelle nous entrons, elle ne vient pas d'un dérapage des marchés, elle vient de décisions politiques. Ce qui montre bien d'ailleurs qu'on oublie toujours que la politique a souvent le dessus sur l'économie."
Quel est alors le plan du chef d'État américain ? "Si on s'en tient à ce qu'il pense, c'est à la fois absurde et incohérent, répond Alain Minc. Absurde, parce que sa vision du commerce extérieur fait que si vous passiez votre examen d'entrée en première année à Assas, et que vous expliquiez que le commerce mondial doit être équilibré pays par pays, ce qui est la négation absolue des avantages comparatifs, vous redoublez. Incohérent parce qu'en réalité, il veut mettre en cause le rôle du dollar pour le faire baisser. Enfin, il a une vision économique où il ne prend absolument pas en compte l'économie de service dans laquelle les États-Unis sont dominants. Donc, c'est quand même un degré zéro de la pensée économique qu'on n'imaginait pas à ce stade".
Face à la guerre commerciale de Trump, les entreprises françaises s'adaptent donc aux conséquences des droits de douane américains sur leur activité. Bernard Arnault, dont le groupe LVMH réalise 25% de ses ventes outre-Atlantique, avait critiqué l'Union européenne, la chargeant de régler cela "à l'amiable". Une attaque jugée "absurde" par l'essayiste.
Alain Minc a également qualifié de "premier dérapage" l'appel du président de la République au "patriotisme économique" des chefs d'entreprise français. "Il demande aux patrons de ne pas investir aux États-Unis, or un patron doit défendre les intérêts de son entreprise, c'est-à-dire les intérêts de ses actionnaires. Or, les grands groupes ont des masses énormes d'actionnaires non-français et en particulier, anglo-saxons." Une situation qui fait dire à l'essayiste que "le trumpisme amène chacun à perdre ses repères".
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