Dieudonné : "Qu'il ne serve pas d'excuse pour ouvrir la voie à une censure", dit Marine Le Pen
RÉACTIONS - La présidente du FN, plutôt discrète depuis le début de la polémique Dieudonné, a réagi à la série d'interdictions qui frappent l'humoriste, mettant en garde contre une "atteinte à la liberté d'expression".
Alors que François Hollande demande aux préfets d'être "vigilants et inflexibles" face à Dieudonné, qui entame sa tournée jeudi, les première interdictions pleuvent.
Depuis la publication dela circulaire adressée par Manuel Valls aux préfets, lundi 6 janvier, plusieurs villes ont annoncé leur intention d'interdire les spectacles de l'humoriste. Si c'est à Nantes, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, que le premier arrêté préfectoral a été signé, Alain Juppé fut, à Bordeaux, le premier élu à annoncer son intention de faire appliquer la circulaire Valls.
"Un propagandiste de l'antisémitisme", pour Alain Juppé
"Compte tenu du caractère de plus en plus provocateur des propos de Dieudonné, qui ne se comporte plus en humoriste mais en véritable propagandiste de l'antisémitisme et du racisme, j'ai pensé qu'il y avait un réel risque de troubles à l'ordre public à Bordeaux et, en me fondant sur la circulaire que le ministre de l'Intérieur vient d'adresser aux préfets, j'ai donc décidé d'interdire cette manifestation et ce spectacle", explique le maire UMP de la ville au micro de RTL.
"Cela dit, nous vivons dans un État de droit, vous le savez. Donc si Dieudonné estime que c'est injustifié, il peut parfaitement saisir le tribunal administratif qui se prononcera et dira si mon analyse est la bonne ou si elle est erronée", continue l'édile.
Marine Le Pen met en garde contre la censure
Très discrète sur le sujet depuis le début de la polémique, Marine Le Pen a réagi à cette série d'interdictions à l'occasion de la présentation de ses vœux à la presse, ce mardi 7 janvier.
"Comme un certain nombre de Français, il m'arrive d'être choquée et heurtée par les propos qui peuvent être tenus par Dieudonné", a indiqué la présidente du Front national. "Mais je ne voudrais pas qu'il serve d'excuse pour ouvrir la voie à une censure qui serait à mon avis, une véritable atteinte à la liberté d'expression dans notre pays et à l'État de droit, auquel je suis si attachée", a-t-elle précisé.
