Ce mercredi 4 janvier 2023, deux militants écologistes du collectif "Dernière rénovation" ont recouvert la porte d'entrée de l'hôtel de Matignon de peinture orange grâce à des extincteurs. Sur les images de l'opération qui ont été postées sur les réseaux sociaux, on peut constater l'usage d'extincteurs afin de projeter le plus rapidement possible la fameuse peinture. Une action qui emprunte son concept aux autres militants écologistes qui ont recouvert de peinture, de soupe ou de purée les vitres protectrices de certaines grandes œuvres d'art dans des musées à travers le monde. Ces images choc ont toujours pour motif d'attirer l'attention des médias, des acteurs publics et des citoyens sur les enjeux climatiques.
"La justice française a condamné l'État et lui a laissé un délai pour réparer les dégâts de l'inaction climatique et le délai est arrivé à son terme le 31 décembre 2022 !", crie l'un des militants alors qu'il est emmené par les forces de l'ordre à l'intérieur de l'enceinte de l'hôtel qui abrite la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne.
"Âgés de 20 et 22 ans, ils portaient l'inscription 'Qui est coupable ?', référence à l'expiration du délai au 31 décembre 2022 de la réparation par l'État du préjudice écologique dans l'Affaire du siècle", note un témoin sur Twitter. Dernière rénovation est un groupe qui propose depuis plusieurs mois des actions ciblées et symboliques de "résistance civile".
"Malgré l’urgence absolue, le gouvernement a trahi sa promesse d’appliquer 'sans filtre' les mesures de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), dont celle qui concerne la rénovation énergétique des bâtiments en France. Il a été condamné par ses propres tribunaux pour manquement à ses propres lois", note le collectif sur son site Internet.
Invité de RTL, mercredi 28 décembre 2022, Jean-François Julliard, le directeur général de l'association Greenpeace France, qui fait partie du collectif L'affaire du siècle, avait fait part de son impatience. Il disait attendre encore une réponse du gouvernement après la condamnation à deux reprises de l'État pour inaction climatique.
"On attend, désespérait-il. L’État a encore trois jours avant le 31 décembre, mais pour l’instant, on n’a pas eu de réponse, ni de manière directe par le gouvernement, ni en réponse au courrier que nous avons adressé à Mme Borne pour lui demander de nous lister les mesures prises en 2022 et celles qu’elle compte mettre en place en 2023 pour rattraper le retard et réparer le préjudice" qui vaut à la France des condamnations.
Le président de Greenpeace souhaitait que l'État mette en œuvre des politiques publiques pour réparer le préjudice écologique. "Le problème, c'est que ça ne bouge pas assez vite", a assuré Jean-François Julliard. "Ce qui nous choque avant tout, c'est le décalage