Seize ans après le meurtre de Marie Trintignant, M6 diffuse les images inédites de l'audition de Bertrand Cantat devant les juges lituaniens. Dans ce document à retrouver dimanche 24 novembre dans Enquête exclusive, le chanteur de Noir Désir décrit les violents coups qu'il a portés à l'actrice dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, et qui ont provoqué sa mort quelques jours plus tard, le 1er août.
Aux juges, Bertrand Cantat explique que cette nuit-là, avant qu'il ne la frappe, Marie Trintignant "est devenue très très agressive, hystérique et m'a frappé d'un coup de poing au visage". Une défense dénoncée par Marlène Schiappa, invitée à réagir à ces images.
"Ça, c'est quelque chose que l'on voit très souvent : 'elle avait un caractère difficile', 'elle était invivable', 'elle a fait quelque chose qui m'a mis en colère et m'a amené à la tuer'. Comme si la femme était responsable elle-même. C'est ce que les Américains appellent le "victim blaming", le fait de blâmer la victime pour un acte que le bourreau a commis", souligne la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Quand on aime quelqu'un, on ne le tue pas
Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'égalité entre les femmes et les hommes
Cette dernière juge que "bien sûr cette affaire est emblématique" de toutes les autres. "Je suis assez frappée de voir à quel point il y a des similitudes dans la relation toxique que l'agresseur instaure. Des Marie Trintignant, il y en a des centaines de milliers en France", déplore Marlène Schiappa.
L'autre axe de défense de Bertrand Cantat repose sur une phrase : "On s'aimait trop". "C'est absurde", affirme Marlène Schiappa. "Quand on aime quelqu'un, on ne le tue pas, on ne la tue pas. Et je pense que ce ne sont pas des crimes d'amour, mais de possession. C'est très différent. S'il s'agit de crime passionnel et qu'on tuait par amour, les femmes aiment aussi et pourtant les femmes ne tuent pas, ou presque pas en proportion par rapport aux hommes", conclut-elle.
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