Déconfinement : pour Mélenchon, la question doit se poser "dès maintenant"
"On vient de reporter le confinement de quinze jours, mais personne n'a évalué ce qui nous permettrait de le lever. La question du déconfinement devrait se poser dès maintenant", estime Jean-Luc Mélenchon dans un entretien accordé à "l'Obs".

Jean-Luc Mélenchon estime que la question du déconfinement devrait se poser "dès maintenant". Dans une interview donnée à l'Obs, le chef de file de la France insoumise estime que placer les Français dans une forme de "prison volontaire" n'est "pas une solution durable".
"On vient de reporter le confinement de quinze jours, mais personne n'a évalué ce qui nous permettrait de le lever. La question du déconfinement devrait se poser dès maintenant", estime Jean-Luc Mélenchon dans cet entretien.
Le confinement doit se poursuivre au moins jusqu'au 15 avril. Pour le député, le gouvernement devrait alors prévoir une sortie de crise. "Les gouvernants néolibéraux ont été incapables de prévoir l'entrée de la crise" et "n'ont pas commencé à penser ni la manière de la surmonter réellement (à part le confinement, l'équivalent de la quarantaine moyenâgeuse), ni évidemment la sortie", fustige-t-il.
Le monde d'après doit commencer maintenant
Jean-Luc Mélenchon
Il reconnaît l'importance du confinement dans la lutte contre le coronavirus, tout en affirmant que "65 millions de gens se sont mis en prison eux-mêmes et se surveillent". "Le confinement forcé est nécessaire, mais ça ne doit pas nous faire oublier que c'est la prison volontaire", insiste Jean-Luc Mélenchon.
Le leader des Insoumis en a profité pour critiquer à nouveau le vocabulaire guerrier employé par l'exécutif. "Il est destiné à suggérer un rôle héroïque du chef de l'Etat. Il a aussi pour fonction d'obliger au silence dans les rangs", dénonce Jean-Luc Mélenchon, qui trouve le vocabulaire du chef de l'État "absurde".
"Cette volonté d'empêcher toute discussion va continuer et même se durcir, car les gouvernants ont peur que leur responsabilité pénale soit mise en cause. Je redoute l'évolution de ce régime qui a déjà manifesté de si lourdes tendances autoritaires", ajoute-t-il. Et de souligner que "la crise que nous vivons ne fait que commencer" : "On découvre avec horreur que l'Europe est presque aussi impuissante face au coronavirus qu'elle l'a été au 14e siècle face à la peste noire".
Pour le responsable de La France insoumise, "le monde d'après doit commencer maintenant". Mais à ses yeux, "il ne faut pas rêver", un tel monde "à la sauce Macron sera un nouveau choc néolibéral".
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