Crise politique : Emmanuel Macron a testé l'hypothèse Jean-Louis Borloo pour Matignon

Tous les projecteurs sont braqués sur l'Élysée. La mission de Sébastien Lecornu est "terminée", a-t-il indiqué mercredi 8 octobre, Emmanuel Macron a promis dans la foulée de nommer un Premier ministre sous 48 heures. Personne n'est dans la tête d'Emmanuel Macron, mais deux pistes semblent tenir la corde ce soir.

La première hypothèse, Jean-Louis Borloo, a été ministre de la Ville ou du Travail sous Jacques Chirac, de l'Écologie sous Nicolas Sarkozy. On dit l'homme de centre-droit, la fibre écologique et sociale, capable de parler à la gauche comme à la droite. "Jean-Louis sait mettre tout le monde autour de la table", vante l'un de ses fidèles. 

L'homme de 74 ans, en recul de la vie politique, dément avoir eu des contacts avec l'Élysée. Mais selon nos informations, Emmanuel Macron a bien testé son nom auprès de plusieurs interlocuteurs.

Borloo, "un homme qui parle à tout le monde"

"Jean-Louis est un homme qui a toujours des idées, qui parle à tout le monde", estime Hervé Marseille, le patron de l'UDI (créé par Jean-Louis Borloo) et président du groupe centriste au Sénat, sur RTL.

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"Souvent quand on cherche un nom, on se dit qu'il y a Jean-Louis Borloo", poursuit-il. "Ça peut être une bonne idée, Jean-Louis Borloo fait partie de ceux qui peuvent contribuer à apporter des solutions en parlant à tout le monde, en rassemblant, parce qu'aujourd'hui on voit bien que le pays est fracturé", assure-t-il.

Ou... Lecornu, pour ne pas "repartir de zéro"

Un autre piste est explorée par l'Élysée. Elle consisterait à reconduire Sébastien Lecornu à Matignon. Rien ne l'empêche dans la Constitution, le Premier ministre démissionnaire pourrait ne pas avoir à faire ses cartons de Matignon.

"Qui d'autre ? Qui peut négocier un budget et un accord de non-censure en trois jours ?", pousse un conseiller du gouvernement. Son entourage rappelle qu'il est allé au bout de sa mission, mais n'exclut pas d'accepter si le président le lui demandait. Même des socialistes ne sont pas fermés à l'idée. "Ça nous évitera de repartir de zéro", confie un de leurs négociateurs.

On n'est jamais à l'abri d'un retournement, mais l'hypothèse d'un socialiste à Matignon s'est fortement éloignée. Même des cadres du Parti socialiste ne font plus semblant d'y croire et se préparent plutôt à finaliser un accord de non-censure avec Sébastien Lecornu ou son successeur.