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Olivier Faure et la délégation socialiste à Matignon, le 8 octobre 2025
Crédit : Bertrand GUAY / AFP
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Une journée décisive pour la stabilité du pays. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a été reçu, avec une délégation socialiste, par Sébastien Lecornu à Matignon, ce mercredi 8 octobre. Missionné par Emmanuel Macron, le Premier ministre a jusqu'à ce soir pour tenter de trouver une issue à cette crise. Première piste : un Premier ministre issu des rangs de la gauche.
Olivier Faure s'est dit prêt à prendre la succession de Sébastien Lecornu, mais sous conditions. "Le projet de budget tel qu'il est présenté aujourd'hui est un projet de budget qui ne peut pas être le nôtre", a-t-il indiqué. Quant aux "élucubrations d'un gouvernement commun avec la macronie, c'est inimaginable", a indiqué le Premier secrétaire du PS. D'après lui, l'arrivée d'un socialiste à Matignon doit être une hypothèse à puger, avant d'envisager une dissolution.
Si la gauche est en bonne place pour accéder à Matignon, à quoi pourrait ressembler un gouvernement avec un Premier ministre de gauche ?
Dans l'esprit d'Olivier Faure, ce sera un gouvernement dirigé par lui. Idéalement, l'exécutif sera composé de socialistes, d'écologistes et de communistes. Mais la France insoumise, elle, sera absente du casting.
En clair - même si le mot n'est pas prononcé - il s'agira d'un gouvernement de cohabitation, chargé d'appliquer un budget comprenant la suspension de la réforme des retraites, une taxation des plus grandes fortunes et des mesures pour le pouvoir d'achat.
Quelle serait sa durée de vie à ce gouvernement ? Cela dépendrait des compromis trouvés à l'Assemblée. Le Parti socialiste s'engage à ne pas utiliser l'article 49.3 de la Constitution qui permet au gouvernement de faire adopter un texte, sans le vote des députés.
Avant d'obtenir une arrivée à Matignon et un retour aux affaires, les socialistes doivent aussi convaincre Emmanuel Macron. Opposé depuis la dissolution à la nomination d'une personnalité politique de gauche comme chef du gouvernement, le président de la République peut-il vraiment accepter cette option ?
L'entourage du chef de l'État rappelle qu'il a demandé à Sébastien Lecornu une plateforme d'action et de stabilité. Traduction : qu'importe le prix, pourvu qu'on puisse avoir un gouvernement et un budget.
Emmanuel Macron ne serait donc pas opposé à la nomination d'un Premier ministre de gauche, même s'il venait suspendre sa réforme des retraites ou taxer les ultra-riches. Est-ce juste de l'affichage de bonne volonté ou une vraie ouverture ? Difficile de réellement dire ce qu'Emmanuel Macron a en tête.
De plus, la censure d'un hypothétique gouvernement n'est pas entre ses mais entre celles des députés. En plus des troupes de Bruno Retailleau, des députés macronistes ont fait savoir qu'ils s'opposeraient à la nomination d'un socialiste à Matignon.
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