Après le maître des horloges et le chef de guerre, voici le "monsieur vaccin". Emmanuel Macron revêt un nouveau costume dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus. Le président de la République a ouvert une nouvelle séquence politique ce mardi 23 mars qui permet de tourner celles des couacs autour de l'attestation et des "mesures de freinage" instaurées dans 16 départements.
Le chef de l'État s'est rendu dans un centre de vaccination à Valenciennes, dans la région des Hauts-de-France, durement impactée par le coronavirus et de ses variants. Le président a une nouvelle fois rappelé que le gouvernement était dans une stratégie d'accélération de la campagne vaccinale, lancée le 27 décembre dernier.
Une promesse qui semble s'essouffler au rythme où le stock de doses s'amenuisent et où les commandes se font attendre. Mais sentant la lassitude s'emparer des Français, Emmanuel Macron a fait une série d'annonces sur la vaccination. Une façon de répondre au procès en manque d'anticipation dont lui et son gouvernement sont les cibles.
Pour sortir des interrogations sur le confinement, Bruno Le Maire évoquait la nécessité de mettre en place une "vaccination massive" sur RTL. Dictant la ligne à adopter face au virus, Emmanuel Macron a appelé à vacciner "au maximum", "tous les jours", "matin, midi et soir". La vaccination est "le cœur de la bataille" contre le coronavirus, a-t-il rappelé. "On se bat pour avoir des doses (...) On va changer de dimension à partir d'avril" et "il n'y pas de week-end et de jours fériés pour la vaccination", a-t-il expliqué, en réponse aux élus qui dénoncent le manque de doses pour pouvoir engager une vaccination de masse.
Emmanuel Macron a annoncé que la vaccination sera élargie aux personnes âgées de 70 à 75 ans sans comorbidité dès ce samedi. "On va faire deux choses" pour "accélérer à partir de ce samedi" : mettre en place un numéro de téléphone dédié pour "aller chercher les plus de 75 ans qui ne se sont pas faits encore vacciner et tous ceux qui n'ont pas réussi à avoir de rendez-vous".
Ensuite, "on va ouvrir la vaccination aux 70-75 ans". Actuellement, elle est proposée à tous les plus de 75 ans ou à partir de 65 ans pour les personnes souffrant de comorbidités. "Je veux qu'on organise les choses de manière très méthodique, descendre par tranches d'âge", a-t-il précisé.
Engagé dans ce qu'il qualifie de "course de vitesse", Emmanuel Macron a aussi annoncé que les enseignants pourront se faire vacciner à partir du milieu ou de la fin du mois d'avril. Pourquoi ce délai ? Le nombre de vaccins disponibles aura augmenté, et donc permettra la vaccination "des professions qui sont exposées, à qui on demande des efforts".
Le président de la République s'était engagé à ce que chaque adulte qui souhaite se faire vacciner, le soit d'ici la fin de l'été. Il a ainsi maintenu "l'objectif d'avoir vacciné mi-avril 10 millions de personnes". Cela "va permettre de protéger les plus fragiles, les plus âgées ou les personnes qui ont un diabète ou qui sont obèses", et ainsi "de réduire la pression sur le système hospitalier", a-t-il ajouté.
Après avoir laissé à Jean Castex et Olivier Véran, les annonces des nouvelles restrictions dans 16 départements, Emmanuel Macron a tenu à refaire passer "un message très clair". Il a demandé "instamment" aux entreprises de se mettre "au maximum" au télétravail. "Il faut au maximum s'y mettre parce que notre objectif, c'est de réduire les contacts", a insisté le chef de l'État.
Une stratégie résumée par le nouveau mantra de l'exécutif : "Dedans avec les miens, dehors en citoyen". Après "freiner sans enfermer", le Premier ministre a dévoilé le nouveau slogan qui résume les onze commandements à appliquer au quotidien pour lutter contre le coronavirus. "Je ne reçois pas chez moi", "je ne me rends pas chez les autres", "je télétravaille sauf impossibilité", "j'aère régulièrement mon logement" et "je ne sors plus après 19 heures, sauf pour mon travail ou une urgence, et avec une attestation" en font partie.
Selon Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, "c'est maintenant qu'il faut agir et tester ailleurs l'impact de nouvelles mesures". Cela permettra de "voir si elles marchent, avant d'arriver au stade où l'on n'a plus d'autre choix que de tout fermer", expliquait-il dans Le Journal du Dimanche.
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