Une relation de confiance mise à mal. Les citoyens des pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 sont aussi généralement ceux les plus pessimistes et les moins satisfaits de l'action de leur gouvernement respectif pour contrer la crise sanitaire, selon les résultats d'une enquête internationale publiée par Le Monde.
Le plus mal classé, le président français Emmanuel Macron, dont l'action ne satisfait pas 42% de ses concitoyens, reçoit une note de 4,1 (notes de 0 à 10). C'est aussi en France que la gestion de la crise par le gouvernement laisse le plus fort taux d'insatisfaits (62%) contre 9% en Nouvelle-Zélande (Italie : 45% "pas satisfaits", Royaume-Uni : 39%, Suède, un pays qui a décidé de ne pas confiner : 30%, Allemagne : 26%).
Interrogé sur les résultats de ce sondage, Christophe Castaner a expliqué connaître "l'inquiétude des Français et leur impatience". "Je sais aussi leurs exigences, souligne-t-il. Mais si vous demandez aux Français, est-ce qu'il y a des responsables politiques qui feraient mieux qu'Emmanuel Macron, aucun n'apparaît mieux placé".
On paye des erreurs de communication
Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur
Ce poids lourd de la macronie reconnaît que le gouvernement "paye des erreurs de communication". "Nous en faisons tous. On paye aussi les inquiétudes et la peur et il faut apporter les meilleures réponses en fonction de ce que nous avons avec des éléments scientifiques".
Des erreurs qui ont été largement commentées par les oppositions. A l'image de Marine Le Pen qui a déclaré que "le monde d'après ne pourra pas se faire avec ceux qui se sont tant trompés". Une façon pour elle de se positionner pour l'élection de présidentielle de 2022 et "la grande alternance", selon ses termes. "Marine Le Pen est déjà candidate à l'élection présidentielle (...) C'est son choix politique de vouloir faire de la gestion de la crise du Covid-19 un argument commercial pour sa campagne", tacle Christophe Castaner.
Le ministre de l'Intérieur a estimé que le gouvernement devait être en mesure "d'accepter les critiques, d'où qu'elles viennent, y compris de Marine Le Pen". Un message d'humilité prononcé par Christophe Castaner, immédiatement suivi d'un tacle adressé à la présidente du Rassemblement national : "Si le moment venu, nous devons faire aussi l'exégèse de toutes les erreurs d'analyse de Marine Le Pen, nous le ferons et j'y prendrai toute ma part".