Congrès PS : entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, le PS joue sa survie

Qui sera le prochain premier secrétaire du Parti socialiste ? Les militants ont commencé à voter mardi 27 mai pour désigner leur représentant. Trois candidats se sont affrontés : le sortant Olivier Faure, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol et le chef des députés socialistes Boris Vallaud. 

Derrière cette élection interne se dessine déjà les tractations pour l'élection présidentielle de 2027, avec en filigrane le débat sur la ligne politique que devra incarner le Parti socialiste.

Quelque 40.000 adhérents étaient appelés à voter dans les sections, pour choisir le prochain texte d'orientation du parti. Les deux candidats dont les motions sont arrivées en tête, à savoir Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol seront départagés lors d'un deuxième tour le 5 juin avant un Congrès prévu du 13 au 15 juin à Nancy. 

Olivier Faure, l'union de la gauche mais sans Mélenchon

A la tête du PS depuis 2018, Olivier Faure défend l'union de la gauche depuis plusieurs années. Mais cette fois-ci, l'actuel premier secrétaire du Parti socialiste souhaite que l'union de la gauche se fasse sans Jean-Luc Mélenchon. Une façon d'exclure celui qui sera vraisemblablement candidat à l'élection présidentielle de 2027. 

Olivier Faure milite ainsi pour une plateforme programmatique allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l'ex-député LFI François Ruffin, en vue d'une candidature commune. "Je ne nous pardonnerai pas d'avoir, par notre division, déroulé le tapis rouge à l'extrême droite", explique-t-il.  

Dans une vidéo sur X mardi, il a appelé les militants à "prolonger le travail accompli ces dernières années", affirmant que "nous sommes redevenus centraux dans le débat politique". 

Nicolas Mayer-Rossignol, le "GPS" de la gauche

Cette stratégie est l'angle d'attaque choisi par son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol. Le maire PS de Rouen qui avait déjà affronté Olivier Faure, lors du congrès de Marseille en 2023, lui reproche d'être l'un des artisans des accords de gauche Nupes (en 2022) et Nouveau Front populaire (en 2024) d'"ambiguïté" vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a pourtant pris ses distances depuis plusieurs mois. 

Le maire de Rouen défend "l'affirmation socialiste". Cette affirmation doit prendre corps à travers la création d'un grand parti socialiste, appelé par Nicolas Mayer-Rossignol "GPS". Ce parti regroupera "ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l'extérieur". Un clin d'oeil appuyé envoyé à Raphaël Glucksmann, Benoît Hamon ou encore Bernard Cazeneuve. C'est donc à partir de là que pourra émerger - toujours selon le maire de Rouen - un candidat social-démocrate en vue de 2027. Ce dernier a d'ailleurs jugé prématuré l'idée d'une primaire de la gauche et préfère se concentrer sur les élections municipales de 2026.
                   
Dans une vidéo adressée aux militants, l'édile rouennais dit vouloir faire revenir au PS "toutes celles et ceux qui n'attendent que ça", et ont quitté le parti ces dernières années, pour atteindre "100.000 militants".   

Boris Vallaud, le faiseur de roi

Désormais, tous les regards se tournent vers Boris Vallaud. Éliminé de l'élection pour le poste de premier secrétaire du PS, le patron des députés socialistes doit désormais choisir le candidat qu'il soutiendra. Nicolas Mayer-Rossignol a lancé une main tendue à Boris Vallaud, à l'antenne de RTL, en l'appelant à rejoindre un "collectif de direction", pour "forger une dream team". 

À l'issue du premier tour de scrutin, où quelque 23.000 militants socialistes se sont exprimés, les résultats sont serrés entre l'actuel Premier secrétaire du parti qui revendique 42% des voix contre 40% à Nicolas Mayer-Rossignol. Ce dernier évoque plutôt 41-41%.  

Tous les regards se tournent vers la deuxième manche où chaque candidat espère obtenir une victoire nette, afin de faire taire les rumeurs de triche qui ont miné le précédent congrès. Mais pour un élu socialiste, ce congrès n'a pas réussi à mobiliser davantage de sympathisants. "On est passé de 90.000 à 39.000 adhérents. On est devenu un petit parti", regrette-t-il. 

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