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Code du travail : pourquoi les syndicats sont en ordre dispersé

ÉCLAIRAGE - Malgré des critiques unanimes des ordonnances de la loi Travail, les organisations syndicales ne sont pas toutes prêtes à manifester le 12 septembre.

Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez (CGT) ont confronté leurs points de vue sur le contenu de la loi El Khomri dans "Le Grand Débat" sur RTL.
Crédit : WITT/SIPA
Julien Absalon & AFP
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Une réforme du code du travail, plusieurs oppositions. Après la présentation des ordonnances lors d'une conférence de presse d'Édouard Philippe et Muriel Pénicaud, toutes les organisations syndicales ont exprimé des critiques. Néanmoins, aucune mobilisation unitaire ne se dessine pour mardi 12 septembre, date de la première grande manifestation prévue contre le projet du gouvernement.

Le 12 septembre, les Français dans la rue seront accompagnés par la CGT, qui a lancé cet appel national à la grève et à la mobilisation. Solidaires et la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) répondront également à l'appel dans plusieurs villes de France.

En revanche, les représentants de Force ouvrière (FO), de la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC ont choisi de passer leur tour. Cependant, chez FO, la position de Jean-Claude Mailly ne fait pas l'unanimité : la branche Transports a décidé de lancer un appel à se joindre à la grève.

Les positions des syndicats qui manifestent

Pour la CGT, la présentation des ordonnances a "renforcé" leurs craintes. "Cette réforme, c'est moins de droits pour les salariés et plus de pouvoir pour les patrons, quelle que soit la taille de l'entreprise", a déclaré au micro de RTL le secrétaire général Philippe Martinez, dénonçant par ailleurs une "continuité" de la loi El Khomri.

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Solidaires pointe dans un communiqué "la facilitation des licenciements individuels et collectifs" et "la remise en cause de la protection collectives des salariés".

Les positions des syndicats qui ne manifestent pas

FO apparaît comme le syndicat le moins remonté contre la réforme. Après avoir pris connaissance du contenu des ordonnances, Jean-Claude Mailly a livré un point de vue mesuré : "Il y a trois colonnes : ce que nous obtenons, ce que nous avons évité et ce sur quoi nous sommes en désaccord. Il y a des éléments dans les trois colonnes". Plus généralement, il a déclaré sur BFMTV que ces ordonnances ne constituaient "pas la casse du Code du travail" comme le clame régulièrement La France insoumise.

La CFTC fait également preuve de prudence, mais pas pour les mêmes raisons. "L'enjeu, c'était que la branche garde ses prérogatives (...), ce qui est le cas", a déclaré son président Philippe Louis qui, cependant, déplore le nouveau plafond des indemnités prud'homales. Réformiste, la CFDT a exprimé une grande déception. "Le gouvernement a privilégié la flexibilité au détriment de la justice sociale" et a "légitimé les attentes les plus conservatrices d'une partie du patronat", a écrit dans un communiqué l'organisation syndicale pilotée par Laurent Berger.

Finalement, la CFE-CGC est le syndicat le plus en colère parmi ces syndicats qui ne manifesteront pas. Elle voit dans ces ordonnances "beaucoup d'instruments de flexibilisation du marché" et "probablement une précarisation plus importante des salariés". 

Les raisons de ce dispersement

Ces divisions tranchent nettement avec l'attitude générale des syndicats durant la loi El Khomri, bien que certaines organisations aient fini par donner un feu vert au gouvernement de Manuel Valls. Mais une différence de méthode explique pourquoi les représentants des salariés, à tendance réformiste, se refrènent un peu plus. La précédente loi Travail n'avait pas été annoncée par François Hollande, durant sa campagne présidentielle, contrairement aux ordonnances d'Emmanuel Macron. C'est notamment ce que Jean-Claude Mailly a expliqué sur BFMTV : "Je ne défends pas la réforme, j'essaie d'être objectif. [La loi El Khomri], on l'a découverte dans les journaux. Là, il y a eu une vraie concertation".

Concernant Force ouvrière, qui n'est pourtant pas un syndicat habitué à rester en marge des manifestations, sa position actuelle pourrait plus être liée à sa stratégie interne qu'à son rapport avec la réforme. "On l'a un peu oublié, mais fondamentalement, Force ouvrière se veut un syndicat réformiste. (...) Elle n'a pas tiré les dividendes du mouvement de 2016. (...) FO est apparu l'an dernier comme étant plutôt la voiture balai, la CGT étant la locomotive", analyse Stéphane Sirot, historien spécialiste du mouvement syndical, pour l'AFP. Reste à savoir si ces scissions seront de nature à nuire à l'ampleur des manifestations.

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