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CFDT : "Laurent Berger dans une position d'équilibriste", constate Alba Ventura

ÉDITO - Entre Emmanuel Macron et les syndicats, ce n'est pas un long fleuve tranquille. Le patron de la CFDT, Laurent Berger, en fait l'expérience.

Laurent Berger est à la tête de la CFDT depuis 2012
Crédit : AFP / BERTRAND GUAY
CFDT : "Laurent Berger dans une position d'équilibriste", constate Alba Ventura
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CFDT : "Laurent Berger dans une position d'équilibriste", constate Alba Ventura
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Alba Ventura & Loïc Farge
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Le 49e congrès de la CFDT s'ouvre ce lundi 4 juin à Rennes, et son leader Laurent Berger devrait rempiler sans difficulté. Les difficultés, en revanche, existent bel et bien entre la centrale réformiste et Emmanuel Macron.

Vous savez il est très rare de voir Laurent Berger fâché, la mâchoire serrée, le regard noir. C'est en général un homme sympathique, calme, agréable. Et c'est plutôt de la colère, de l'agacement qu'il manifeste (assez souvent) depuis quelques mois.

Il a d'ailleurs dit au Président, il y a quelques jours, que "sa méthode ne convenait pas". En coulisses, il n'est pas tendre. Il trouve qu'Emmanuel Macron manque terriblement d'empathie. Pour Laurent Berger, la méthode Macron c'est "vous discutez, et je décide".

Cela a été le cas, selon lui, dès les ordonnances sur la réforme du travail, puis sur la réforme de la SNCF, mais aussi sur la formation professionnelle. Il lui reproche aussi de ne pas traiter suffisamment certains sujets comme l'hôpital, ou d'être trop dur sur la question migratoire. Il se méfie de la manière dont les ministres de droite ont évoqué le dossier des aides sociales.

Sans compter que l'expression "premiers de cordées" lui reste en travers de la gorge. Comme le dit Laurent Berger : "Macron pense qu'il faut tout donner, mais surtout à ceux qui gagnent le plus".   

L'os Macron

La CFDT a pourtant toujours accompagné le pouvoir. C'était le cas avec François Hollande et avec Jacques Chirac (souvenez- vous de Nicole Notat qui défendait à l'époque la réforme de la Sécurité sociale contre vents et marées). Cela a été le cas aussi avec François Mitterrand ; un peu moins avec Nicolas Sarkozy qui avait misé sur la CGT.

La CFDT c'est un syndicat "constructif", qui est dans un esprit de cogestion. Donc il est assez  logique que l'on parle de lui comme d'un partenaire privilégié. Sauf que là, la CFDT est tombée sur un os : Emmanuel Macron. On a un président qui considère que les corps intermédiaires, c'est de la perte de temps. 

Pour Berger, la méthode Macron c'est 'Vous discutez, et je décide'

Alba Ventura

Emmanuel Macron vit l'œil rivé sur la pendule. Il est pressé d'avancer sur les réformes et il ne veut pas être entravé. Souvenez-vous, lors de la campagne présidentielle : Emmanuel Macron expliquait que le dialogue avec les syndicats devait se jouer dans l'entreprise et pas au niveau national. Il veut avoir les coudées franches et ne pas subir de pression syndicale.

Mais il a tort de jouer ce rapport de force avec Laurent Berger. Il a tort de manifester une forme de mépris à l'égard de la CFDT, parce qu'il ne pourra pas durer cinq ans, seul, face à l'opinion.

Cela dit, c'est aussi un problème pour Laurent Berger. Ce dernier sait bien qu'un leader syndical existe, soit dans sa capacité de contestation, soit dans sa capacité de négociation. Mais il lui faut du grain à moudre, ce qu'il n'a pas !

Berger n'est pas dans l'anti-Macron

Berger n'a pas envie de faire de l'anti-Macron, il ne cherche pas à bloquer le pays, il n'est pas dans une posture radicale. Mais il doit faire face à des adhérents qui trouvent que la balance penche un peu trop à droite, et que l'engagement consiste aussi à rapporter quelques trophées.

À la CFDT, on aimerait bien quelques victoires, quelques concessions du pouvoir. Alors certains parient sur la suite du quinquennat. Certains se disent que le Président, après un début de mandat très libéral, aura intérêt à opérer un tournant plus social.

Et c'est là qu'il aura besoin de la CFDT et de Laurent Berger. Tout comme il aura besoin de la confédération pour les européennes, car c'est l'essence de ce courant syndical. Mais en attendant, Laurent Berger est dans cette position, inconfortable, d'équilibriste.

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