Les députés LFI et leurs alliés de gauche ont fait approuver vendredi
18 octobre en commission des Finances une taxe sur les "superprofits" des grandes
entreprises, une "victoire" qui pourrait selon eux rapporter 15
milliards d'euros.
Cette "contribution exceptionnelle" s'appliquera aux
entreprises réalisant plus de 750 millions d'euros de chiffre
d'affaires. Elle vise également, selon les élus Insoumis, à "faire contribuer à la
solidarité nationale les profiteurs de crise", qui se sont "enrichis de
façon indécente" à l'occasion des crises sanitaire puis énergétique.
Cet amendement sera cependant soumis à un nouveau vote la semaine
prochaine, lorsque la partie "recettes" du budget de l’État 2025 sera
examinée dans l'hémicycle, où les élus repartiront de la version
d'origine du projet présenté par le gouvernement.
Dans le détail, sera considérée comme un "superprofit" la part des bénéfices de l'entreprise dépassant 1,25 fois les profits annuels moyens réalisés sur la période 2017-2019 (c'est-à-dire avant la crise du Covid). La taxation supplémentaire sera calculée sur ces bénéfices "excédentaires", avec trois tranches imposées à 20 %, 25 % et 33 %.
Des "groupes gaziers qui font plus de 10 milliards d'euros de bénéfices au premier semestre" doivent "apporter leur contribution à l'effort collectif", a argumenté l'écologiste Eva Sas.
Face à la députée écologiste, Véronique Louwagie (LR) lui a rétorqué que "si vous voulez que toutes nos entreprises quittent le territoire,
vous avez raison : c'est de cette manière-là qu'il faut s'y prendre". Le RN, dont les élus ont trouvé l'idée "intéressante", s'est abstenu.
La commission des Finances a par ailleurs approuvé plusieurs
dispositions visant à raboter le crédit impôt recherche (CIR). Cette aide
fiscale aux entreprises a été instaurée pendant le quinquennat de François Hollande, mais une partie de la gauche critique le coût au regard
de son efficacité en termes de soutien à la croissance et à l'emploi. Un amendement déposé par le PS prévoit ainsi de transformer ce crédit
d'impôt en réduction d'impôt pour les grandes entreprises : celles-ci
n'en bénéficieraient plus en cas de bénéfice insuffisant ou de perte.
Un autre amendement, déposé cette fois par la droite, vise à priver de CIR les entreprises de la finance et de l'assurance, ce qui pourrait générer 1,5 milliard d'euros d'économies, sur les 8 milliards que coûte au total cette niche fiscale. Ce crédit d'impôt doit être "recentré sur les activités industrielles ou agricoles" participant à "l'économie productive", a fait valoir son auteur Corentin Le Fur (LR).
Le rapporteur général du budget Charles de Courson (Liot) a également
fait passer un amendement pour réduire l'assiette éligible au CIR, avec
un gain attendu de 250 millions d'euros.
Dans la soirée, les députés ont approuvé plusieurs hausses d'impôts
locaux, notamment la taxe d'habitation sur les résidences secondaires en
permettant à toutes les communes d'appliquer la majoration (jusqu'à
60 %) réservée à ce stade aux zones "tendues".
Feu vert également au relèvement par les départements de la taxe
d'aménagement perçue sur les permis de construire, et à l'extension de
la taxe sur les surfaces commerciales aux entrepôts géants - avec le
secteur du e-commerce en ligne de mire. À l'inverse, la commission a soutenu une exonération de taxe foncière
sur les terrains agricoles allant au-delà de la mesure proposée par le
gouvernement.
Plus de 400 amendements restaient encore à examiner samedi, avant le début des débats dans l'hémicycle à partir de lundi.
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