Alain Juppé est passé à l'offensive et cela ne plaît pas à tout le monde. Distancé au soir du premier tour de la primaire de la droite et du centre, le maire de Bordeaux a décidé d'attaquer son adversaire après une campagne où il s'est distingué en prenant régulièrement de la hauteur face à ses concurrents.
Mais le favori a laissé place à l'outsider, effectuant un virage beaucoup plus offensif à quelques jours du deuxième tour de la primaire. Avortement, programme économique, position internationale... Alain Juppé attaque François Fillon sur de nombreux sujets. Sa dernière attaque concerne les soutiens "venus de l'extrême droite". "Ce qui risque de fracturer la droite, c'est les prises de position successives de membres de l'extrême droite, anciens membres du FN, pour la candidature de François Fillon", a-t-il affirmé au micro de RTL, au lendemain d'un meeting à Toulouse.
Des sorties multiples qui révoltent aujourd'hui Bernard Debré. "Le premier tour de la primaire a dû être pour toi une grande déception. Si tu avais été digne, tu aurais abandonné la compétition, l'écart entre ton score (28,5%) et celui de François Fillon (44,1%) étant sans appel. Cette décision aurait sans aucun doute réuni notre famille politique, et j'avais pensé que tu y étais favorable, toi qui, depuis si longtemps, a prôné l'unité", a écrit le député filloniste dans une lettre publiée sur son blog.
Avant de l'attaquer : "As-tu perdu la tête ? Que t'arrive-t-il ?". "Nous nous attendions à un débat éthique, passionné, mais digne. Or, ton attitude est devenu inacceptable", déplore le député qu'il juge également "agressif". "Tu es agressif, utilisant des arguments falsifiés, mensongers, attaquant l'homme plus que son programme. Certains de nos amis qui te regardent et t'écoutent sont abasourdis (...) Je me suis donc trompé sur toi. Tu es devenu méchant et menteur", assène encore le député.
Les proches de François Fillon ne sont pas les seuls à dénoncer les attaques d'Alain Juppé. Dans les rangs du maire de Bordeaux, certains déplorent ces multiples sorties qui paralysent le débat de l'entre-deux-tours. Les soutiens d'Alain Juppé ont adopté un ton plus mesuré à l'égard de son rival mercredi 23 novembre. "Il y a une volonté d'Alain Juppé de montrer ses différences avec François Fillon. Le ton est un peu monté hier, un peu trop de mon point de vue (...) Ni sur les valeurs, ni sur le plan économique, le programme de François Fillon n'est un programme dangereux", a déclaré le député Benoist Apparu sur France 2.
"Je ne me reconnais pas dans la tension politique de la campagne de second tour", a également déclaré Hervé Mariton. "Non, Alain Juppé n'est pas un homme de gauche. Non, François Fillon n'est pas un homme d'extrême droite", insiste le député de la Drôme, qui "appelle solennellement au respect mutuel pour cette campagne de second tour".
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