Primaire de la droite : comment Juppé et Fillon ont pris de la hauteur

Que retenir du débat du jeudi 3 novembre ? Il y a bien entendu les lapsus sur "Bayroin", les offensives sur Nicolas Sarkozy, les attaques de Jean-François Copé ou encore les accrochages entre Bruno le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais si les vrais vainqueurs de ce deuxième débat de la primaire de la droite et du centre étaient les plus discrets ? Alain Juppé et François Fillon ont évité au maximum les polémiques, quitte à se mettre en retrait d'un débat relativement animé sur la question des migrants, de la sécurité, de la fonction présidentielle ou encore de l'éducation.

Une position similaire aux intérêts pourtant bien disparates. En tête des sondages, Alain Juppé domine largement cette primaire alors que l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy est au coude-à-coude avec Bruno Le Maire pour la troisième position. 

Alain Juppé tout en contrôle

Le déroulé du débat a clairement profité au maire de Bordeaux, qui a pu s'engouffrer dans un véritable boulevard pour peu à peu s'élever "au-dessus de la mêlée". Il a évité les coups - et le combat - au moment même où certains ont plongé tête la première à la recherche d'un uppercut qui n'est jamais arrivé. À l'extrême gauche du plateau, loin de son principal rival, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé a traversé l'intégralité de ce deuxième débat sans encombre. Une manière pour le plus chiraquien des candidats de conforter encore un peu plus sa posture de favori et surtout de présidentiable.

Les rares invectives lancées par ses adversaires ont finalement été écartées assez aisément par le principal concerné. Son âge, François Bayrou, la Libye... Alain Juppé a maîtrisé son image et ses paroles. Il a assuré n'avoir jamais rien promis à l'actuel maire de Pau alors que la rumeur d'un don d'une centaine de circonscriptions a alimenté les débats ces derniers jours. Cette alliance avec le président du MoDem n'est pour lui qu'une histoire de "querelles subalternes". 

François Fillon, l'homme droit

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Deux pupitres plus loin, François Fillon a lui aussi fait preuve d'une grande sérénité pendant ces 2h30 de débat. L'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy s'est bien gardé de lancer des piques en direction de l'ancien chef de l'État ou de ses autres adversaires. Une posture qui lui a également permis de ne jamais être attaqué en étant en quelque sorte "à côté" de la mêlée. Sans forcément survoler le débat, il a tout de même convaincu les téléspectateurs. Ces derniers le considèrent comme le troisième candidat le plus convaincant derrière Alain Juppé (34%) et Nicolas Sarkozy (24%). Chez les sympathisants de droite, le député de Paris a même obtenu 21% d'opinions favorables.

Une petite victoire pour celui qui assure toujours qu'il sera au second tour de la primaire de la droite et du centre. En se positionnant une nouvelle fois comme un homme droit et fiable, François Fillon s'est rappelé au bon souvenir de certains électeurs qui le voyaient il y a quelques années comme un premier ministre loyal et sérieux. Cela sera-t-il suffisant pour inverser une tendance qui semble déjà bien définie ? Selon un sondage réalisé jeudi 3 novembre avant le second débat, Alain Juppé conservait largement la tête des intentions de vote (40%) devant Nicolas Sarkozy (26%) alors que François Fillon complétait le podium (15%).