"On ne peut pas prendre nos enfants et leur famille en otages". Ces mots d'Emmanuel Macron, prononcés dimanche 7 juillet, sont adressés aux professeurs grévistes qui ont refusé de corriger des copies du bac. Avec cette grève, ces professeurs souhaitaient mettre la pression sur le gouvernement, afin de rouvrir les négociations sur les réformes du lycée et du baccalauréat.
Les mots du président ont blessé dans les rangs des grévistes. C'est le cas de Cédric Maurin. Professeur d'histoire-géographie en grève, il est aussi rescapé du Bataclan.
Dans une lettre publiée ce mardi 9 juillet, il s'adresse directement à Emmanuel Macron : "Votre emploi de l'élément de langage 'prise d'otages' pour cette grève me scandalise et me blesse".
Au micro de RTL, il confie sa réaction après avoir entendu les mots du président de la République : "Ma réaction n'a pas été immédiate, j'ai eu l'impression d'un président qui assistait à un match de foot et qui n'ayant pas grand chose à dire et qui n'a pas soutenu Jean-Michel Blanquer, de répéter des éléments de langage qui sont extrêmement choquants".
Ensuite, "j'ai passé une nuit blanche, à avoir des sueurs froides, nous raconte Cédric Maurin. J'ai réussi à dormir une demie-heure tôt dans la matinée. Je me suis dit que l'impacte des mots du Président avait été bien plus important que ce j'avais pu croire".
Emmanuel Macron nous avait même promis qu'il arrêterait les petites phrase
Cédric Maurin, professeur d'histoire-géographie dans le 94
Pour lui, quand Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation, utilise ces éléments de langage, "à la limite ça passe parce qu'il est dans un bras de fer avec les personnels de son ministère. Le président de la République a une posture de rassemblement".
Cédric Maurin n'est néanmoins pas surpris. Emmanuel Macron "nous a habitué à tout un tas de petites phrases. Il nous avait même promis qu'il les arrêteraient. Là, ce n'est pas seulement une petite phrase, c'est un élément de communication qui vise à criminaliser les mouvements sociaux".
"Doublement touché" par l'emploi des mots "prises d'otages", ce professeur d'histoire-géographie "n'arrive pas à comprendre comment des représentants politiques peuvent s'en prendre aux fonctionnaires de l'État. Je demande aux membres du gouvernement d'arrêter de cogner sur les profs, parce que c'est un métier que plus personne ne veut faire". Et d'ajouter : "J'ai quand même passé deux, trois heures à rédiger une lettre pour obtenir des excuses. Mais pas seulement à moi, il doit présenter des excuses au personnel qui sert l'État".
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