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Au Nouveau Front Populaire, les écologistes et les communistes, arbitres malgré eux du match PS-LFI

Se projetant sur l'examen du budget et sur les échéances électorales à venir, les écologistes et les communistes veulent préserver l'alliance des tensions entre les socialistes et les insoumis.

Jean-Luc Mélenchon, André Chassaigne, Marine Tondelier et François Hollande
Crédit : RTL / AFP
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Marie-Pierre Haddad
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On en oublierait presque qu'ils sont quatre partenaires. Le Nouveau Front Populaire est à nouveau le théâtre de tensions entre la France insoumise et le Parti socialiste, laissant la délicate place d'observateurs aux communistes et aux écologistes. 

Ce n'est pas la première fois que le NFP se fracture sur la stratégie à adopter vis-à-vis du gouvernement. Mais ce désaccord pourrait mettre en danger l'alliance électorale, dans l'éventualité d'une nouvelle dissolution et à un an des élections municipales

Voulant éviter de se retrouver dans une position de dommage collatéral, les communistes et les écologistes veillent au retour d'un dialogue apaisé, tout en se tenant à distance des querelles. Objectif : éviter toute implosion de la coalition électorale à gauche, déjà fragilisée.

L'examen du budget, "le moment de vérité"

Ayant déjà eu des différends avec la France insoumise, les communistes profitent des tensions avec les socialistes pour marquer une nouvelle fois leur désaccord avec la France insoumise. À RTL.fr, le député communiste du Puy-de-Dôme et président du groupe à l'Assemblée, André Chassaigne ne souhaite pas prendre offense de la décision du PS de ne pas censurer François Bayrou. "Qui peut se permettre de dire que tel ou tel sort du NFP ? On ne va pas tenir un conclave, restons rassemblés. Ce n’est que le groupe socialiste, lui-même, qui peut décider s’il sort ou non du NFP", défend-il. 

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Cependant, l'examen du budget dans les prochaines semaines à l'Assemblée nationale sera "un moment de vérité", selon l'élu. "Je ne jette pas l’anathème sur les députés socialistes qui ont fait le choix de ne pas voter la censure, mais nous sommes attachés au fait qu’on ne nous trompe pas", explique-t-il. Il sera ainsi attentif aux demandes des socialistes lors du budget, en veillant qu'elles s'inscrivent dans le travail entamé par le Nouveau Front Populaire. 

Je déteste ceux qui portent la politique de tout ou rien, qui obéissent à un chef suprême

André Chassaigne, député communiste du Puy-de-Dôme

André Chassaigne critique, en revanche, la stratégie insoumise. "Je déteste ceux qui portent la politique de tout ou rien, qui obéissent à un chef suprême. Je ne partage pas cette posture qui est celle de LFI et qui s'oppose aux trois autres groupes du NFP", ajoute-t-il en assurant que les communistes continueront de "travailler avec le PS". 

Ne pas "offrir un boulevard au RN"

Chez les écologistes, les députés préfèrent adopter une position davantage en retrait. Pas question de se poser en arbitre, face aux socialistes ou aux insoumis. Lors d'une conférence de presse, ce mardi 21 janvier, le député Générations Benjamin Lucas revendiquait "la liberté du PS". "Nous respectons nos partenaires. Il est indispensable que cette union se maintienne. Si la gauche est éparpillée façon puzzle, elle offrira un boulevard au RN", indiquait-il.

En coulisses, un député écologiste estime qu'un message devait être envoyé aux insoumis. Ni eux, ni les communistes "ne comptent pas rompre les liens avec les socialistes". Et c'est ce qu'a fait savoir Marine Tondelier, à l'état-major socialiste. Comme le rapporte Le Figaro, la secrétaire nationale des Écologistes leur a fait savoir qu'"elle ne les accablerait pas pour préserver à tout prix la sacro-sainte unité de la gauche".

Se posant en garant de la paix au sein de l'alliance électorale, les Verts avaient déjà accueilli après les législatives anticipées les frondeurs insoumis qui étaient persona non grata au sein de leur groupe, comme Clémentine Autain, Alexis Corbière ou encore Danielle Simonnet. Mais les remous au sein du NFP déclenche la lassitude de certains. "On ne peut pas passer d'épisode de tension en épisode de tension", déplore une députée écologiste qui rappelle que "le NFP est au-delà des partis".

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