La mairie de Saint-Ouen fait des émules. Depuis fin mars, la municipalité de cette ville de Seine-Saint-Denis propose à ses employées un congé menstruel. Elles peuvent ainsi, en cas de règles trop douloureuses, rester chez elles et demander deux jours de congés payés, facultatifs, par mois. Anne Hidalgo désire à son tour appliquer cette mesure à la mairie de Paris, comme l’explique Le Parisien dans son édition du dimanche 23 avril. La maire de la capitale a envoyé une lettre en ce sens à Élisabeth Borne, le 17 avril dernier. Actuellement, les agentes doivent présenter un arrêt maladie et donc subir un jour de carence.
"Avec le congé menstruel, nous aimerions faire en sorte que les femmes n’aient plus à passer par un médecin et n’aient pas de jours de carence", a précisé Antoine Guillou, adjoint à la maire de Paris interrogé par Le Parisien.
Anne Hidalgo ne réclame pas un congé menstruel généralisé, mais elle demande de pouvoir l’instaurer librement à Paris. Car selon la mairie, l’instauration de cette mesure se heurte à une difficulté juridique. La durée de travail dans la fonction publique a été harmonisée depuis la loi Dussopt en 2019 et les collectivités locales ne peuvent plus accorder de nouveaux congés. La missive écrite par Anne Hidalgo vise donc à dissiper les doutes. "Dans la fonction publique, le cadre législatif et réglementaire semble sujet à des interprétations diverses en fonction des territoires et des employeurs", estime l’élue socialiste.
Mais la mairie de Saint-Ouen, qui n’avait pas attendu d’avoir l’autorisation du gouvernement, ne partage pas cette analyse. "Le cabinet de Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique, avait indiqué il y a quelques mois que la commune était dans son droit", a assuré la mairie de Seine-Saint-Denis au Parisien. Anne Hidalgo, qui n’a pour l’instant pas obtenu de réponses d’Élisabeth Borne, a aussi dit vouloir instaurer un congé fausse couche à Paris. Elle plaide par ailleurs pour un allongement du congé pour deuil, fixé actuellement à trois jours.