Les Français l'ont découvert le 17 mai 2017. Sur le perron de l'Élysée, Alexis Kohler, veste ouverte, dévoile le premier gouvernement de l'ère Macron. L'annonce dure quelques secondes, elle est un peu laborieuse... Les caméras fixées sur lui, la lumière, le malaise de l'énarque est perceptible.
"Il n'y aura pas de remaniement parce qu'il a détesté l'exercice" plaisantait un proche. Raté ! Dès juin, Alexis Kohler fait son retour, pour annoncer, veste fermée cette fois, le deuxième gouvernement Philippe. "Précis, calme, méticuleux...". Les adjectifs reviennent, invariablement dans l'entourage du quadragénaire, passé par l'ENA, le Trésor, et devenu depuis un an et demi un rouage essentiel de la Macronie.
Un haut fonctionnaire que le Président traite d'égal à égal. Il reconnait même qu'Alexis Kohler est plus intelligent que lui. Kohler c'est le "top gun" de la haute administration, abonde Pierre Moscovici qui l'avait recruté comme directeur adjoint à Bercy. C'est d'ailleurs comme cela qu'Emmanuel Macron et Alexis Kohler se sont rencontrés.
Tous deux prônent l'efficacité, au risque de brusquer. L'Alsacien et le futur président se lient d'amitié. Pendant la campagne, Alexis Kohler conseille à distance le candidat. Sa femme, Sylvie, aussi extravertie que son mari est réservé s'engage elle aussi chez En Marche. Auteure de pièces de théâtre et de romans, elle apprend aux néophytes de la politique à s'exprimer en public.
La famille, justement, vaut aussi à Alexis Kohler des ennuis judiciaires... Le secrétaire général de l'Élysée est visé par une plainte d'Anticor qui le soupçonne de conflits d'intérêts avec l'armateur italo-suisse MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère. Un armateur pour lequel il a travaillé, et qui est impliqué dans de nombreux contrats d'État ; client important des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
Malgré tout l'Élysée lui a réitéré sa confiance. Alexis Kohler est donc resté dans son bureau, qui jouxte celui du Président. Dans cette ombre qu'il aime tant. Ce grand joueur de baby-foot tente certainement de résoudre ce soir encore le casse-tête du remaniement. En remerciant peut-être déjà Édouard Philippe : car s'il ne démissionne pas, le premier ministre pourrait bien lui éviter une troisième épreuve du perron.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.