Près de 8 millions de téléspectateurs ont regardé le téléfilm C'était lui ou moi, porté par Muriel Robin, qui retrace l'histoire de Jacqueline Sauvage. "On dirait un petit oiseau mais c'est une femme très forte". Dans ce compliment signé Muriel Robin se devine toute l'ambivalence de Jacqueline Sauvage : femme battue mais femme forte, amoureuse mais meurtrière.
Son Norbert, elle l'a rencontrée toute jeune, à 16 ans. C'était le beau gosse du coin, un dur au cœur tendre, c'est ce qu'elle croyait. Débuts idylliques, puis la violence s'installe, insidieusement. Une femme battue, elle sait ce que c'est, Jacqueline, elle a vu sa mère, elle a l'habitude. Alors elle ne part pas, elle ne se plaint pas. Ils n'ont plus d'amis, Norbert le teigneux a fait le vide.
Pour supporter, elle s'abrutit de somnifères. Son seul bonheur, dit-elle, ce sont ses enfants. Ce 10 septembre 2012, Norbert a hurlé: "Je vais crever tes gosses". "J'ai fermé les yeux et tiré trois fois. J'ai éliminé mon mari que j'ai passionnément aimé", dira-t-elle plus tard.
Et pour cela, par deux fois, elle a été condamnée aux assises, par un jury citoyen. Elle risquait la perpétuité, elle prend 10 ans. Pas de légitime défense : Norbert Marot a été tué dans le dos, assis, assommé par l'alcool. Il a menacé les enfants, mais voilà 30 ans qu'ils ont quitté la maison.
Bien sûr il y a les violences, mais la seule preuve, c'est un certificat médical tout récent et quelques témoignages imprécis. Bien sûr il y a l'inceste, mais cette accusation n'apparaît qu'au procès, bien tard. Et puis l'avocat général le redit aujourd'hui dans une lettre ouverte adressée à Jacqueline Sauvage : elle n'a pas une personnalité de femme soumise. Elle est même extrêmement déterminée.
Je ne me suis jamais sentie coupable, c'était lui ou moi"
Jacqueline Sauvage
Quand elle a appris que Norbert avait une maîtresse, ni une ni deux elle a pris son fusil. Dans l'entreprise familiale, la patronne, c'est elle. Et après le meurtre, aucun regret : "Je ne me suis jamais sentie coupable, dit-elle, c'était lui ou moi".
Depuis elle a été graciée par François Hollande. Et aujourd'hui, bizarrement, elle vit toujours dans cette maison où elle a tué. Elle a juste changé les meubles de place. Le meurtre, elle n'y pense pas beaucoup parait-il. Un flash, parfois, quand elle repasse sur la terrasse. Et un regret quand même : "J'aurais dû trouver le moyen de quitter mon sale bonhomme". Mais elle se justifie aussitôt : "J'étais éperdument amoureuse".
Jacqueline Sauvage pense surtout à son fils, qui s'est pendu la veille du meurtre. Son petit, son seul garçon. Quand elle a tiré, elle n'en savait rien : c'est en garde à vue qu'elle l'a appris. Le chagrin ne l'a plus quitté. De cela, oui, elle se sent coupable.
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