Cure d'abstinence médiatique ou volonté de rester discret ? On entend peu Alain Juppé pendant la campagne des élections départementales. Il suffit d'en parler pour le faire sortir de son silence, puisqu'il donne ce jeudi 19 mars une interview dans le journal Le Parisien - Aujourd'hui en France. Vous voyez qu'il ne se planque pas !
C'est vrai qu'il est assez éloigné, en ce moment, des micros et caméras. Comme le disent ses proches, il n'est pas "dans une logique de surexposition médiatique". Il n'empêche qu'il fait campagne. Mercredi, il était à Tourcoing et à Roubaix. Il a d'ailleurs donné une interview à La Voix du Nord. Il fait environ un meeting en région par semaine, et plusieurs dans son fief de Gironde.
Il ne manque jamais de commenter l'actualité sur son blog. Il a aussi fait un tweet qui en a surpris plus d'un. Il a twitté : "Youpeeeeeeeeeeeeeeee". C'était dimanche dernier, à l'occasion de la victoire des Girondins sur le PSG. Un Alain Juppé d'humeur badine, c'est vrai que l'on n'a pas l'habitude.
Sa relative discrétion est-elle volontaire ou forcée ? Il y a un peu des deux. À la fois il laisse Nicolas Sarkozy en première ligne. Normal, c'est lui le chef : il ne va pas venir parasiter la campagne tambour battant que mène le président de l'UMP. Il y a donc une forme de respect de la hiérarchie.
Un patron de parti, c'est lui qui mène la campagne, c'est lui que l'on voit partout, c'est lui le chef de l'opposition qui croise le fer avec le gouvernement. Entre nous, il n'est pas mécontent de voir Nicolas Sarkozy s'affronter à Manuel Valls. Sous-entendu : l'ancien président est descendu au niveau du premier ministre.
Cela étant dit, ce n'est pas une période facile pour Alain Juppé, le chantre du front républicain. L'histoire du "ni-ni" ("ni FN, ni PS"), ca ne l'arrange pas vraiment. Ça le piège même, parce que ça ne colle pas avec une partie de l’électorat de l'UMP. On l'a bien vu au moment de la législative partielle du Doubs, quand il a pris position pour le PS face au FN : chez les militants UMP, ça n'a pas fait recette.
Voilà pourquoi il reste discret, légèrement en retrait. Vous connaissez le proverbe : "Rien ne sert de courir".
Alain Juppé attend son heure. Alors pas en restant les bras croisés. Il peaufine son programme avec une vingtaine de groupes de travail sur différents thèmes (l'éducation, la santé, le marché du travail, etc.), tout en continuant à affirmer ses positions : inutile de courir après l'extrême droite, construire l'union de la droite et du centre jusqu'au MoDem.
En fait, il continue à construire sa candidature en essayant de maintenir tout son capital : l'homme solide, cohérent, pas politicien. "Droit dans ses bottes", mais bien dans ses baskets, ferme mais pas va-t-en-guerre. En fait ce qu'il essaie d'installer, c'est l'idée du "candidat de la réforme tranquille", par opposition à Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls.
Il reste vingt mois avant la primaire. C'est long. Dans son esprit, 2015 c'est l'année de la guerre de positions. Et 2016, ce sera la guerre des tranchées, ce sera le moment du choix du candidat pour 2017, de la primaire.
Vous demandez encore si Alain Juppé ira jusqu'au bout ? Ses amis sont formels : s'il n'y a pas une primaire ouverte et large, il sera candidat au premier tour. À bon entendeur !
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