Plainte déposée et Arcom saisie. Le triptyque de la polémique après les insultes proférées par Cyril Hanouna envers le député de la France insoumise Louis Boyard va-t-il se terminer par un boycott de l'émission Touche pas à mon poste ? La question est à l'étude au sein de bureau politique de La France insoumise.
Le 10 novembre dernier, l'élu du Val-de-Marne avait interpellé Cyril Hanouna sur le cas du milliardaire Vincent Bolloré, ce qui a déclenché la colère du présentateur star de C8. Ce dernier a insulté, à plusieurs reprises, le député en direct, avant de lui demander de quitter le plateau de l'émission. Quelques jours après la polémique déclenchée par cette séquence, Cyril Hanouna s'est excusé sur son compte Twitter.
Lors d'une conférence de presse tenue le lundi 14 novembre, Louis Boyard a indiqué qu'il portait plainte contre l'animateur, sans déclarer ou appeler au boycott de l'émission de C8. À titre personnel, le député a expliqué "que les médias appartiennent au peuple et aujourd'hui vous avez 8 milliardaires qui possèdent 90% des médias français. Est-ce que parce que des oligarques nous ont volé des espaces d'expression démocratique, on devrait décider de ne pas y aller ?"
Les gens ne vont pas arrêter de regarder l'émission...
Un proche de Jean-Luc Mélenchon
Et de répondre : "Nous, à gauche, c'est dans notre ADN le fait d'aller dans des endroits qui ne sont pas forcément simples pour essayer de convaincre (...) Notre ADN, c'est de tenir tête. Donc parce que les milliardaires ont volé l'espace démocratique au peuple, on devrait décider de ne plus y aller ?" "On ne va pas se coucher", a-t-il conclu.
Cet avis personnel détaillé par Louis Boyard est aussi celui partagé par d'autres élus au sein de La France insoumise. Un proche de Jean-Luc Mélenchon reconnaît que la décision du boycott n'est pas une mince affaire d'autant plus quand plusieurs députés se sont déjà rendus sur le plateau de l'émission et y ont été chroniqueur. "Ce qui m'intéresse, c'est à qui on s'adresse, nous explique-t-il. Les gens ne vont pas arrêter de regarder l'émission... Cette affaire doit surtout servir de caisse de résonance et d'amplification sur l'indépendance des médias".
Dans Libération, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain reconnaît que désormais "il y aura peu de volontaires pour aller chez Hanouna". Elle résume le dilemme qui se pose au sein de la France insoumise. "Il y a une tension entre les principes de ne pas cautionner des émissions où il y a un climat propice à la banalisation de l’extrême droite et le pragmatisme à ne pas disparaître de chaînes qui s’adressent à des millions de téléspectateurs", a-t-elle expliqué.
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