L'accrochage qui a opposé Louis Boyard, député de La France insoumise et Cyril Hanouna sur le plateau de Touche pas à mon poste, jeudi dernier sur C8, fait réagir jusqu'à Olivier Véran. Une altercation survenue après les propos du jeune élu du Val-de-Marne, qui évoquait les ennuis judiciaires de Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+ et par conséquent, de la chaîne qui diffuse l'émission.
Louis Boyard, ex-chroniqueur de Touche pas à mon poste, devait participer au débat sur l'accueil de l'Ocean Viking. L'échange a rapidement viré à la confrontation, lorsqu'il a évoqué les "cinq personnes les plus riches du monde", responsables d'"appauvrir l'Afrique", citant parmi elles Vincent Bolloré. "Abruti", "Bouffon", "Tocard", "T'es une merde", lui a alors lancé Cyril Hanouna. L'animateur a depuis présenté des excuses mitigées sur son compte Twitter, regrettant seulement ses insultes proférées à l'encontre du parlementaire.
Comme à chaque fois qu'un ou plusieurs téléspectateurs signalent une séquence dérangeante sur leur plateforme, l'ARCOM (ex CSA), s'est saisie de l'affaire. Dans un premier temps, l'extrait va être passé au crible. S'il y a matière à instruction, les constats seront transmis à un rapporteur indépendant. En l'occurrence, le président de la dixième section du contentieux du Conseil d'État, Bernard DaCosta. Le représentant de la chambre spécialisée dans la culture rendra un avis, une recommandation, qui sera discutée à l'ARCOM avec l'ensemble des conseillers.
L'échelle de sanctions est très large : du simple rappel à l'ordre, en passant par la mise en demeure, jusqu'à la suspension de séquences publicitaires. Ce qui avait déjà été le cas de TPMP en 2017, à la suite d'une séquence jugée homophobe. L'ultime action est le retrait de l'autorisation d'émettre. Ce qui n'est arrivé qu'une seule fois, dans un tout autre domaine sur la chaîne n°23.
La France Insoumise demande également une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences de Vincent Bolloré dans les médias qui lui appartiennent. Le patron avait déjà été auditionné il y a quelques mois par le Sénat sur le sujet de la concentration des médias. Une liste d'une trentaine de recommandations a été émise. Elles n'ont pas été appliquées. Le parti peut donc avoir gain de cause.
Le procureur peut également se saisir de la question pour injure envers un élu. Les sanctions d'injures publiques sont susceptibles d'être aggravées lorsqu'il s'agit d'un élu. Un tour de vis dû à une circulaire du ministère de la Justice. On nomme cela un outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique. Les peines encourues vont jusqu'à 1 an de prison et 15.000 euros d'amende.
Louis Boyard a donné une conférence de presse ce lundi 14 novembre à 14h30. Il a décidé de porter plainte contre Cyril Hanouna. Une décision annoncée depuis son compte Twitter.
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