Une loi portée envers et contre tous. Édouard Philippe est à l'origine de la loi sur la limitation de vitesse à 80km/h sur les routes secondaires. Cette décision assumée du premier ministre avait déclenché la colère des Français, mais aussi des élus qui ont reproché au gouvernement de ne pas avoir été consultés en amont.
Mais le gouvernement a depuis opéré un basculement. Le premier ministre a indiqué, ce jeudi 16 mai sur Franceinfo, que "si les présidents de conseils départementaux souhaitent prendre leurs responsabilités", le chef du gouvernement n'y "voyait aucun inconvénient".
Un revirement initié par Emmanuel Macron. Dans le cadre du grand débat national, le président de la République avait ouvert la possibilité d'un aménagement de la limitation à 80km/h, se démarquant ainsi de la position soutenue jusque-là pour son premier ministre.
D'une incompréhension avec les Français et les élus, les 80km/h ont débouché sur une fissure entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Et pour cause, cette mesure ne figurait pas dans le projet présidentiel du candidat En Marche lors de l'élection de 2017.
Il déclarait qu'"en France, les vitesses sont impaires : 30, 50, 70, 90, 110, 130. Cela participe de leur lisibilité (...) Je suis naturellement favorable, dès lors que les conditions de danger l’imposent, à abaisser la vitesse à 70. Mais abaisser en section courante la vitesse à 80 interrogerait l’ensemble de l’édifice". Néanmoins, le président de la République assurait que la sécurité routière était "une priorité".
C'est le compromis qui se dessine sur cette question. C'était déjà l'option portée par le groupe La République En Marche, en vue de l'examen du projet de loi d'orientation sur les mobilités dans les prochains jours à l'Assemblée. Un amendement sur le sujet sera étudié. Et que le gouvernement est prêt à soutenir, a dit Édouard Philippe.
De quoi clore un débat épidermique ? Pas si sûr. Fort des bons résultats de la Sécurité routière en 2018 (189 morts de moins qu'en 2017), le premier ministre défend lui toujours une mesure dont il se dit "fier" et qu'il ne regrette pas. "En général, quand je prends une décision je l'assume", a-t-il réaffirmé ce jeudi.
"En laissant la seule responsabilité aux présidents de conseil départemental, la majorité mise aussi sur le fait que peu d'entre eux oseront franchir le pas, trop soucieux de ne pas assumer les accidents mortels", note l'AFP. "Je prends le pari qu'au premier mort on descendra tous à 80 km/h", indique le chef de file des députés MoDem, Patrick Mignola à nos confères. Ce sujet épineux restera ouvert à débat jusqu'à 2020. Date à laquelle Édouard Philippe s'était engagé à en tirer un bilan et à l'annuler si elle s'avérait inefficace.
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