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Pourquoi la neige (en plaine) à Noël risque bien de ne devenir qu'un lointain souvenir

La magie des Noëls enneigés s'efface peu à peu sous l'effet du réchauffement climatique. En France, la neige en plaine le 25 décembre est un phénomène de plus en plus rare, et les projections climatiques laissent entrevoir un avenir où les flocons se feront encore plus discrets, même dans les régions traditionnellement froides.

Neige à Strasbourg le 14 février 2008

Crédit : Fred / Photononstop / Photononstop via AFP

Eléonore Aparicio

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Noël rime avec paysages enneigés et flocons. En France, l'image des Noëls enneigés relève plus du mythe que de la réalité météorologique, et cette vision s'éloigne encore davantage avec le réchauffement climatique. La neige en plaine le jour de Noël a toujours été peu fréquente et le sera davantage à l'avenir.

Contrairement aux idées reçues, la présence de neige au sol à Noël n’a jamais été la norme. Depuis 1950, on observe en moyenne une dizaine de Noëls blancs dans le Nord-Est et jusqu’au Massif Central. Sur la moitié ouest du pays, les occurrences chutent à seulement deux à quatre épisodes, tandis qu’elles sont exceptionnelles dans les régions méditerranéennes.

Ces différences s’expliquent par la géographie et le climat : les régions continentales sont naturellement plus propices à des températures hivernales suffisamment basses pour permettre la neige, contrairement aux zones océaniques ou méditerranéennes.

Une baisse marquée des épisodes neigeux depuis les années 1980

Le réchauffement climatique a profondément modifié la fréquence des chutes de neige en plaine. Depuis les années 1980, les épisodes neigeux sont devenus nettement moins fréquents et moins durables. Comparées aux normales climatiques 1981-2010, plusieurs villes de plaine ont perdu environ deux jours de neige par an, comme Bourges, Caen, Paris-Roissy, Rouen ou Lyon, selon les données de Météo-France

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La baisse atteint même trois à quatre jours à Besançon ou dans la région de Bâle-Mulhouse. Si l’on compare à la période 1961-1990, la diminution est encore plus marquée, avec par exemple six jours de neige en moins à Rouen. Des villes historiquement habituées aux hivers neigeux, comme Nancy, Strasbourg ou Besançon, voient aujourd’hui la neige devenir un phénomène de plus en plus ponctuel.

Des conditions météorologiques de plus en plus défavorables

Pour qu’il neige en plaine à Noël, plusieurs conditions doivent être réunies : des températures suffisamment basses, une masse d’air humide et une configuration atmosphérique favorable. Or, avec l’augmentation globale des températures, ces conditions sont de plus en plus difficiles à réunir. 

Lorsque l’air est plus doux, les précipitations tombent davantage sous forme de pluie que de neige. Et lorsqu’il neige malgré tout, la neige fond plus rapidement au sol, réduisant la durée et l’épaisseur de l’enneigement. Même un bref refroidissement, comme celui parfois observé autour de Noël, ne suffit plus à garantir un manteau neigeux durable en plaine.

Les projections climatiques indiquent que cette tendance va se poursuivre. À mesure que les températures augmentent, la neige se fera de plus en plus rare en plaine et se concentrera davantage sur les zones de moyenne et haute montagne. Les Noëls blancs deviendront donc exceptionnels hors reliefs, même dans le Nord-Est du pays.

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