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Orages d'air froid : pourquoi peut-on entendre des coups de tonnerre en hiver ?
Des orages en plein hiver, avec de l'air froid ! C'est ce qu'ont pu observer les habitants d'une large moitié Nord de la France pendant le passage de la tempête Enol.
Des orages (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
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La tempête Enol a balayé la France dimanche 22 décembre 2024, avec de fortes rafales de vent, de la pluie, de la neige, mais aussi des orages ! Au total, plus de 4.000 impacts de foudre ont été recensés par l'observatoire des orages Keraunos. Le 22 décembre est la journée de décembre la plus foudroyée depuis 2018.
Le tonnerre s'est fait entendre en Normandie, en Bretagne, vers le Centre, l'Auvergne-Rhône-Alpes, l'Île-de-France et le quart Nord-Est, une situation étonnante en plein hiver ! Les départements de la Meuse et de la Haute-Marne ont été les plus foudroyés, avec près de 600 éclairs en 24h.
Dans notre imaginaire, les orages sont synonymes d'été et de chaleur : pourtant, hier après-midi, les températures ne dépassaient pas 3 à 7°C sur les régions concernées par les orages... Il existe en réalité plusieurs types d'orages : les orages d'été, les plus connus, lorsque de l'air plus frais et plus humide rencontre de l'air très chaud et sec ; les orages orographiques, qui se forment sur les reliefs ; les orages d'air froid, souvent observés en hiver.
40 degrés d'écart et des orages de neige !
Ces orages d'air froid se forment quelle que soit la température du sol, douce ou fraîche. Ce qui est important, c'est la différence entre cette température du sol et la température en altitude : plus l'écart est important, plus l'instabilité est forte, ce qui forme des cumulonimbus, ou nuages d'orages. Hier, l'air froid en altitude apporté par la tempête Enol, -35°C à 5.000 mètres, est entré en conflit avec les 5°C relevés près du sol : 40 degrés d'écart, d'où une forte instabilité et des averses orageuses.
Plus fou encore, des orages de neige ont été observés entre la Seine-et-Marne et la Bourgogne, la neige recouvrant temporairement l'autoroute A5 entre Sens et Montereau. Une situation qui s'explique par la baisse des températures liée aux précipitations, comme on l'observe pendant un orage l'été. Sauf que nous partions de plus bas, de 5°C jusqu'à 0 ou 1°C, suffisant pour voir tomber la neige.
Un spectacle fabuleux, magnifique, les éclairs diffusant une lumière violacée, avec le son du tonnerre quelque peu étouffé par les flocons. Comme un air de giboulées de mars avant l'heure, un beau cadeau du ciel juste avant les fêtes de Noël...
