INVITÉ RTL - Inondations : prévisions, urbanisme, politiques publiques... pouvait-on mieux gérer la situation ?

Le débat prend de l'ampleur, alors que les violentes intempéries qui ont déferlé sur une partie de la France cette semaine s'estompent difficilement ce vendredi 18 octobre. Le service Météo-France a-t-il failli dans la prévision et le lancement des alertes ? Alors que Ségolène Royal appelle à une réforme des alertes et que le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, David Lisnard, réclame un audit du service météorologique, Louis Bodin, chef du service météo de RTL, apporte son éclairage sur la situation.  

"On touche aux limites de ce qu'on savait faire en matière de prévision", concède-t-il. Il souligne tout de même que "la prévision météorologique n'est pas parfaite" malgré "des progrès". "La vigilance orange était bien vue", reconnaît-il, précisant que lui-même ignorait si le seuil de la vigilance rouge pouvait être atteint jeudi 17 octobre. 

"Bien-sûr qu'il y a une erreur de prévision", ajoute cependant Louis Bodin, évoquant les alertes de Météo-France pour la journée de jeudi, où les dégâts ont dépassé par endroits l'intensité prévue. Mais "on fait avec les outils dont on dispose", rappelle à nouveau le prévisionniste, qui précise que l'on a eu "25% de plus que ce qui était prévu" en matière de précipitations. Louis Bodin admet que les prévisions pourraient gagner en précision à l'avenir.

"On a un travail urgent à faire"

L'une des pistes d'amélioration selon Louis Bodin doit être de "réétudier la géographie des paysages, l'occupation de sols, les cultures en place, l'urbanisation", afin d'actualiser le système de modélisation des cours d'eau français. "On a un travail urgent à faire et très important" en la matière, assure-t-il. "On se rend compte que l'on ne connaît pas encore bien la réaction de certains bassins", atteste Louis Bodin, en prenant exemple sur le cas des Alpes-Maritimes qu'il connaît bien.

Mais le météorologue ne croit pas que Météo-France doit assurer ce rôle : "La redéfinition de la géographie, cela dépend de beaucoup de paramètres", explique Louis Bodin, qui pense que Météo-France doit travailler au perfectionnement de "ses modèles" pour affiner la précision de ses prévisions. Le tout avec l'appui des élus, en adaptant les politiques publiques et les infrastructures, comme le rehaussement de certains ponts. 

Par ailleurs, selon lui, le fait que Météo-France ait à s'expliquer dans un audit, comme le veut l'édile cannois, "est une très bonne chose".