Ce sont désormais 8 plaintes qui visent l'hôpital de Remiremont, dans les Vosges, pour homicide involontaire. Six informations judiciaires ont par ailleurs été ouvertes, a annoncé le procureur de la République d'Epinal.
Plusieurs familles dénoncent les pertes de proches dans des circonstances qui interrogent. Ce qui est troublant pour les familles, c'est la similitude des parcours de la plupart des victimes qui entrent à l'hôpital de Remiremont, qui sont soignées correctement dans un premier temps, mais subitement leur état de santé se dégrade jusqu'à un décès inexpliqué.
Jennifer et Céline, les filles de l'une des patientes, morte à 67 ans l'été dernier, ont déposé plainte pour connaître la vérité. Leur mère est entrée à l'hôpital pour une fracture du fémur, opération réussie. Elle est restée une semaine à l'hôpital, mais la veille de sa sortie, elle décède en quelques heures sans que l'on ne sache pourquoi.
"Le chirurgien qui l'a opérée nous dit qu'il ne sait pas ce qu'il s'est passé. Elle a appelé à 6h du matin en se plaignant de douleurs en bas du dos, on lui a fait un électrocardiogramme qui était normal et quand ils sont revenus une heure plus tard, elle était décédée", explique l'une de ses filles.
"Pourquoi elle décède alors que ma petite sœur la voit la veille et qu'elle va bien. Elle lui parle de son transfert à 11h le lendemain, qu'elle prépare les affaires etc. On ne peut pas faire notre deuil, on ne peut pas accepter son décès si on ne connaît pas la cause. Aujourd'hui, on veut des réponses, on veut connaître la cause du décès de notre maman", ajoute son autre fille.
L'hôpital a d'abord reconnu qu'il y avait sans doute eu un problème de communication avec les familles, mais d'un point de vue médical, il estime n'avoir rien à se reprocher.
"L'hôpital est sûr de ses process, il est sûr des vérifications qu'il a pu faire. On a l'impression quand même qu'on est en train de faire mousser quelque chose qui n'existe pas", explique Maître Frédéric Bernat, l'avocat de l'hôpital.
La justice, elle, prend ces plaintes au sérieux puisque six informations judiciaires différentes ont déjà été ouvertes