"Nègres", "pédés", "cons de maghrébins". Mardi 26 mai, quatre collégiens de 14 ans sont interpellés par des policiers à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) à la sortie d'un supermarché. Les insultes racistes et homophobes pleuvent, puis les coups et les menaces. Ils sont accusés de vol et trois d'entre eux sont placés en garde à vue plus de 24 heures, sans qu'eux ni leurs parents n'aient d'explication.
"On ne savait pas ce qu’ils voulaient. Ils nous ont fouillés l’un après l’autre, ils nous ont pris en photo l’un après l’autre. Ils nous ont traités de pédés. Ils m’ont traité de con. Ils ont dit : 'Eux, c’est des nègres, ils ne sont pas éduqués, ils ne savent pas s’habiller'", raconte l'un des adolescents à Mediapart et France Inter.
Tous les quatre sont accusés d'un vol survenu la veille, et embarqués au commissariat du Kremlin-Bicêtre, une ville voisine. Sur la route, la violence continue, décrit l'un des adolescents. Dans la voiture, "il n’y avait pas assez de place. Ils ont dit : 'C’est pas grave, ils vont s’asseoir les uns sur les autres puisqu’ils sont pédés.' J’ai protesté, et j’ai pris une gifle du conducteur."
Rien n’a été respecté dans cette affaire
Mathilde Panot, députée La France Insoumise
Au commissariat, l'un des adolescents est relâché et prévient ses parents de la situation. Ceux-ci connaissent la député La France Insoumise Mathilde Panot qui intervient. "J’ai appelé partout, le commissariat, la préfecture, et des avocats", explique l'élue qui est finalement reçue par les policiers. Des perquisitions sont menées aux domiciles des trois adolescents mais elles ne donnent rien. Faute de preuves suffisantes, ils sont relâchés le mercredi 27 au soir. "Rien n’a été respecté dans cette affaire. Si je n’étais pas intervenue, la garde à vue aurait peut-être duré 48 heures", résume la députée.
La préfecture du Val-de-Marne, alertée par Mathilde Panot, a ouvert deux enquêtes administratives. Lundi 8 juin, quatre plaintes ont été déposées par les familles contre les policiers pour des faits de "détention arbitraire", "injures à caractère raciste et homophobe", "discriminations" et "violences volontaires par personnes dépositaires de l'autorité publique".
Une initiative qui a valu aux adolescents une nouvelle scène d'intimidation quelques jours plus tard lorsqu'ils ont croisé les mêmes policiers dans un parc de la ville. L'un d'entre eux raconte avoir été pris à la gorge et que son portable a été fouillé.
"Ces pratiques policières largement répandues positionnent les policiers en agresseurs injustes, terrorisant sans fondement des enfants et des familles, et érigeant les policiers en complices de l’injustice faisant de tout jeune racisé un coupable possible, en raison même de ses origines", déclare Me Jérôme Karsenti, l'avocat des familles, à Mediapart. "Il est temps que le policier redevienne un gardien de la paix au sens propre, soucieux du respect de la loi et de la dignité des personnes."
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