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Val-de-Marne : comment les rivalités entre quartiers dégénèrent en bagarres mortelles

ENQUÊTE - RTL s'est rendu à Thiais, où Tidiane, adolescent de 16 ans, a été poignardé à mort mi-janvier, pour comprendre comment de telles violences peuvent avoir lieu.

Un marche blanche en hommage à Tidiane, adolescent tué à Thiais
Un marche blanche en hommage à Tidiane, adolescent tué à Thiais
Crédit : Valentin Boissais
Val-de-Marne : comment les rivalités entre quartiers dégénèrent en bagarres mortelles
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Valentin Boissais - édité par William Vuillez

Ces derniers mois, les bagarres entre bandes rivales ont souvent fait la une de l'actualité. Le 16 janvier dernier à Thiais dans le Val-de-Marne, un adolescent de 16 ans a été poignardé à mort devant son lycée par un autre ado du même âge. À l'origine des coups de couteaux, des tensions entre les villes de Choisy et Thiais. Alors, comment ces rivalités entre quartiers peuvent dégénérer en bagarres mortelles ? 

Cette haine entre quartiers existe depuis 40 ans. La rivalité remonte aux années 80, mais personne n'en comprend vraiment l'origine. Mehdi et Joachim étaient collégiens à Thiais dans ces années-là. "Les deux villes ne savent même plus d'où ça vient cette histoire. À l'époque, quand il y avait des bagarres, c'était un contre un", disent-ils. 

L'imaginaire de cette rivalité s'est transmis aux générations suivantes, elle se réveille pour une insulte, un regard, une histoire amoureuse. Le 16 mars 2022, 10 mois jour pour jour avant la mort de Tidiane, un jeune homme de 17 ans avait reçu un coup de couteau à la cuisse devant le lycée. Une troisième bande d'Orly s'était aussi mêlée aux bagarres. Sofiane, 15 ans, voisin de Tidiane, a assisté à plusieurs de ces confrontations. "C'est une vérité. C'était plutôt Choisy qui venait pour se bagarrer, c'est plutôt des descentes entre quartiers", dit-il, décrivant un engrenage. Les quartiers se répondent en se rendant sur le territoire de l'autre.

On avance dans la chronologie, un mois jour pour jour avant la mort de Tidiane, son agresseur avait porté plainte, il se serait fait attaquer devant le lycée, aucun auteur n'avait été interpellé. 

Faites en sorte que Tidiane soit le dernier

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On se demande alors si la mort de Tidiane aurait pu être évitée. Le lycée avait senti les tensions monter début janvier et l'établissement avait même renforcé la sécurité. Deux semaines avant le drame, les surveillants avaient demandé aux élèves d'éviter les attroupements. Vendredi 13 janvier, trois jours avant le drame, à 21 heures, une quinzaine de jeunes étaient partis de Thiais en direction de Choisy avec couteaux et marteaux, appréhendés par la police. 

Le 16 janvier, quelques minutes avant le drame, les agresseurs de Tidiane, originaires de Choisy, ont fait le chemin inverse, sont arrivés devant le lycée et ont pris en chasse un groupe de Thiais. "Un garçon tombe par terre, tous les amis l'attrapent, essaient de lui faire les premiers secours. Il y a au moins 7 pompiers sur une personne, en train d'essayer de le réanimer", racontent des témoins de la scène. À ce moment-là, Tidiane ne ferait pas partie de l'histoire, il a même tenté de séparer les deux groupes, mais il décèdera d'un coup de couteau au thorax. 

La sœur de Tidiane appelle alors au calme : "Les jeunes, faites en sorte que Tidiane soit le dernier et que ça ne se reproduise plus". Depuis, la police n'a pas constaté de phénomène de représailles. Quatre adolescents, dont trois mineurs, sont toujours mis en examen dans cette affaire.

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