Une conversion récente à l'islam, un couteau de 35 cm retrouvé... Ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur après le drame à l'île d'Oléron

Les contours du drame survenu mercredi sur l'île d'Oléron se précisent. Au lendemain du "périple volontaire" d'un homme âgé d'une trentaine d'années qui a renversé 5 personnes avec son véhicule sur plusieurs kilomètres, le procureur de la République de La Rochelle a tenu une conférence de presse pour évoquer l'avancement de l'enquête.

Alors que les gendarmes ont utilisé un taser pour le neutraliser, le suspect a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Saint-Pierre-d'Oléron pour "tentative de meurtre". Celle-ci peut durer jusqu'à vendredi matin.

Deux des victimes ont été grièvement blessées : une femme de 22 ans, collaboratrice du député de Charente-Maritime Pascal Markowsky (Rassemblement national), et un cycliste âgé de 69 ans. Leur pronostic vital n'était "plus engagé" jeudi, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter, mais ils restent hospitalisés avec des "blessures extrêmement graves".

Un acte motivé "au nom d'Allah", mais pas de lien avec une organisation terroriste

Le suspect a répété "à de très nombreuses reprises" les termes "Allah Akbar" lors de son interpellation, a précisé Arnaud Laraize face à la presse. 

Celle-ci a eu lieu alors que l'homme "tentait de prendre la fuite dans un champ". Et ce, après avoir échoué à "mourir en s'immolant", selon ses dires.

S'il a un temps gardé le silence en garde à vue, l'auteur présumé a finalement reconnu les faits et "motivait son acte en indiquant avoir suivi les ordres d'Allah" pour faire un "sacrifice", dixit le procureur.

Selon ce dernier, Jean G. a confié s'être tourné vers le catholicisme avant de se convertir récemment à l'islam, "seul et sur les réseaux sociaux". Il n'était en revanche pas en lien avec une organisation terroriste, selon les premiers éléments de l'enquête.

"Altération" mais pas "abolition" du discernement de l'auteur

"En dépit d'un mode opératoire relativement préparé, le Pnat a considéré que l'intéressé (…) tenait des propos manquant de cohérence et n'inscrivait pas son action dans une dimension djihadiste", a expliqué le procureur, précisant qu'une lame de couteau de 35cm et une bombonne de gaz avaient été découvertes dans le véhicule. De ce fait, le parquet antiterroriste ne s'est, pour l'heure, pas saisi.

Selon le médecin psychiatre qui l'a examiné, "le mis en cause n'était pas atteint, au moment des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique ayant totalement aboli son discernement ou le contrôle de ses actes", a ajouté le magistrat.

"Une altération du discernement" a néanmoins été relevée, comme l'a annoncé RTL ce jeudi. "De même qu'une personnalité marquée par des pratiques addictives et une dangerosité d'ordre psycho-criminologique non négligeable".

Sous l'emprise de cannabis au moment des faits, Jean G. -  seulement connu de la justice pour des infractions de droit commun et n'ayant aucun suivi judiciaire en cours - est décrit comme "polytoxicomane" par son entourage. "Il a fait part de sa volonté d'être interné" et déclaré "entendre des voix" lors des échanges avec les gendarmes.

Mis en examen pour tentative d'assassinats à l'issue de sa garde à vue

"À l'issue de sa garde à vue, le mis en cause sera présenté devant un juge d'instruction du tribunal judiciaire de La Rochelle en vue de sa mise en examen du chef de tentative d'assassinat à l'encontre des sept victimes", a ajouté le procureur, précisant que deux autres personnes, en plus des cinq blessés, sont parvenues à éviter le véhicule qui tentait de les percuter.

Le parquet a estimé que la "préméditation est à retenir". La détention provisoire sera requise contre le suspect.

Le pronostic des victimes n'est plus engagé

Lors de son parcours, l'auteur présumé a semé la terreur, heurtant deux cyclistes et trois piétons lors de quatre collisions successives entre 8h39 et 9h15 ce mercredi.


Les trois blessés en urgence relative "ont quitté l'hôpital", a confirmé Arnaud Laraize, avec respectivement un à 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le pronostic vital des deux autres personnes fauchées, dans un état grave, n'est plus engagé mais leur situation "reste préoccupante".

Comme l'a révélé le procureur de La Rochelle, deux autres individus ont été ciblés par le suspect, alors qu'ils promenaient leur chien. Ils sont parvenus à échapper à la trajectoire de la voiture, mais sont "choqués".

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