5 personnes fauchées en 35 minutes, deux blessés en urgence absolue... Ce que l’on sait du "périple volontaire" de l'homme qui a renversé des passants à l’île d’Oléron

L'île d'Oléron a été le théâtre d'un drame, mercredi 5 novembre, lorsque cinq personnes ont été renversées volontairement par un automobiliste. L'incident s'est déroulé entre les communes de Dolus d'Oléron et Saint-Pierre d'Oléron. Deux des victimes sont actuellement en urgence absolue, dont une jeune femme de 22 ans qui a subi de graves traumatismes.

Lors de son arrestation, le suspect, un Français de 35 ans, a crié "Allah Akbar", mais les motivations de son acte restent à déterminer. 

Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a précisé que le parquet national antiterroriste (pnat) était sur place "en observateur" mais qu'il n'est pour le moment "pas saisi". Une enquête a été ouverte pour "tentatives d'assassinats".

Un "périple volontaire de 35 minutes" entre Dolus d'Oléron et Saint-Pierre d'Oléron

Selon le ministre de l'Intérieur, "le périple a duré 35 minutes". Pendant plusieurs kilomètres, l'automobiliste aurait choisi arbitrairement ses cibles. Isabelle, habitante de Dolus-d'Oléron, a raconté à RTL avoir découvert l'une des victimes devant chez elle : "9h45 dans ma rue, je sors de chez moi, une femme est allongée dans une position pas du tout naturelle, le visage aplati, les chaussures à droite à gauche", décrit-elle.

"Je comprends qu'il y a eu un accident, je comprends qu'il y a un délit de fuite mais je crois qu'elle est morte. Je me gare devant, mais je n'ose pas aller voir", explique-t-elle. Elle contacte rapidement les gendarmes pour les informer de la situation et ces derniers tardent à arriver, selon elle.  

"Je leur dis 'dépêchez-vous parce que là, je vois qu'elle bouge'. Je comprends qu'elle n'est pas morte. Je me mets en pétard, car je trouve que ça prend trop de temps, mais j'apprends qu'ils n'arrivent pas car ils sont déjà en intervention sur deux cas similaires sur la commune", confie-t-elle 

Cinq personnes blessées, dont deux en urgence absolue, et des témoins très perturbés

Interrogé alors qu'il était aux côtés du ministre de l'Intérieur, Pascal Markowsky a précisé que la jeune femme a été héliportée au CHU de Poitiers et qu'il ne dispose pas de plus d'informations sur son état de santé pour le moment. 

Depuis l'île d'Oléron, Laurent Nuñez, a indiqué que plusieurs autres personnes "sont psychologiquement très perturbées" après avoir assisté à la scène. Le parquet avait fait état dans un premier temps de 10 blessés dont quatre en urgence absolue.

Le suspect connu pour faits de droit commun

Après avoir été interpellé par les gendarmes qui ont dû faire usage de leur taser, l'homme de 35 ans a été placé en garde-à-vue. Habitant de Saint-Pierre d'Oléron, originaire de Dordogne, il est connu pour des faits de droit commun : des vols et des conduites sous l'emprise de l'alcool, indique BFM TV. 

Selon le maire de Saint-Pierre d'Oléron, le suspect, pêcheur et fils de pêcheur, est réputé pour ses "nombreux dérapages", liés à sa consommation fréquente de drogues et d'alcool. Le Parisien le décrit comme "un grand blond d'au moins 1,90m", "un marginal vivant dans un mobile homme" situé au port de la Cotinière, sur la côte ouest de l'île d'Oléron.

Ce résident de Saint-Pierre d'Oléron habite dans un mobil-home, a indiqué aux médias le maire de la commune, Christophe Sueur. C'est "un personnage", "quelqu'un qui vivait seul, avait une vie très isolée", a-t-il ajouté. D'après des "échos officieux", "il avait l'intention de passer à l'acte dès la journée d'hier et c'est son manque de courage qui l'a empêché de passer à l'acte", a indiqué son homologue de Dolus d'Oléron, cité par l'AFP.

La piste terroriste pas établie pour le moment

Les motivations du suspect demeurent incertaines. "Nous avons effectivement connaissance d'un certain nombre d'éléments, dont le cri qui a été prononcé au moment de son interpellation", a déclaré le ministre. Il a souligné que "ce n'est pas le seul" élément à considérer, et a invité à faire preuve de grande prudence. 

Les perquisitions à son domicile, "qui n'ont pas encore eu lieu" et l'étude de sa téléphonie, devront permettre aux enquêteurs d'établir le mobile de ses actes. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi de l'affaire "à ce stade" et garde un rôle "d'observateur". 

Selon les premiers éléments, une source proche du dossier a confirmé à RTL qu'une ou plusieurs bonbonnes de gaz ont été retrouvées dans le véhicule que le suspect a incendié avant d'être interpellé.

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