Un violeur en série présumé de 16 ans interpellé grâce à l'ADN de sa mère

Les enquêteurs de la PJ 93 auraient pu mettre plus de temps avant de l'interpeller, mais l'ADN a fini par parler. Un adolescent de 16 ans, suspecté d'avoir commis 9 viols et tentatives de viol, a été interpellé le 8 juillet dernier grâce à l'ADN prélevé sur les victimes, a appris RTL de source proche du dossier.  

Du 18 septembre 2022 au 26 juin 2023, 9 femmes âgées de 20 à 41 ans ont été agressées sexuellement ou violées sur sept communes différentes de Seine-Saint-Denis. Le mode opératoire était sensiblement le même à chaque fois. Le suspect repérait ses victimes à un arrêt de bus ou bien sur la voie publique. Le visage dissimulé sous une capuche ou un cache-cou, le suspect les attaquait ensuite violemment en les surprenant par derrière, dans la rue ou dans leur hall d'immeuble. 

Les victimes étaient ensuite projetées à terre et étranglées avant que l'auteur ne s'allonge sur elle et leur impose des attouchements. Au fur et à mesure que les mois avancent, le suspect devient de plus en plus violent : le 4 mai dernier, il viole une jeune femme de 21 ans sous la menace d'un couteau. 

L'ADN au cœur de l'enquête

Les analyses médicales réalisées sur les victimes permettent de retrouver un ADN identique à chaque fois, confortant l'idée
que ces femmes aient pu être attaquées par le même homme. Malgré cet ADN et la surveillance des lieux, les enquêteurs ne parviennent pas tout de suite à identifier un suspect.

C'était sans compter sur l'ADN de parentèle. Cette technique permet de retrouver un auteur grâce à l'ADN de sa famille. Après avoir consulté une liste de plus de 400 parents potentiels, début juillet, une femme attire l'attention des enquêteurs. Elle est défavorablement connue des autorités pour des faits de violences conjugales et a un fils. Un garçon de 16 ans inconnu de la police, jusqu'aux épisodes récents de violences urbaines. L'adolescent correspond assez bien aux descriptions données par les victimes et il se trouve que son téléphone portable a borné sur plusieurs lieux où ont été commis ces viols. Enfin, plusieurs caméras de vidéosurveillance le montrent aux abords d'un des lieux d'agression au Pré-Saint-Gervais, fin juin. 

Interpellé le 8 juillet dernier, le suspect voit d'abord sa garde à vue levée. Son état de santé nécessite un internement au sein d'un établissement psychiatrique. Le 13 juillet, sa garde à vue reprend et face aux enquêteurs, il reconnait la quasi totalité des faits. L'adolescent a finalement été mis en examen pour viol et tentative de viol le 15 juillet avant d'être placé en détention provisoire.