La Cour d'assises de la Drôme a condamné, ce mercredi 28 juin, Gabriel Fortin à la réclusion criminelle à perpétuité pour trois assassinats et une tentative d'assassinat dans un périple meurtrier qui avait choqué le pays en janvier 2021, rappelle l'AFP.
Après 12 jours de procès, et à peine plus de trois heures de délibéré, les jurés ont considéré que l'accusé de 48 ans était coupable des assassinats d'une cadre de Pôle Emploi, de deux responsables des ressources humaines et de l'agression armée d'un autre DRH. Sa condamnation est assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, soit le maximum prévu par la loi, requis par le ministère public.
Dans le box, l'accusé vêtu d'une chemise bleu ciel est demeuré totalement impassible, regardant fixement le président, dans le silence de la salle, à l'annonce du verdict. Les jurés ont retenu que des troubles psychiques avaient altéré, au moment des faits, le discernement de cet ingénieur au chômage, sans toutefois appliquer de diminution de peine, a détaillé le président de la cour Yves de Franca, repris par l'Agence France-Presse.
Surnommé le "tueur de DRH" par la presse, et le "moloch" par un des avocats des parties civiles, Gabriel Fortin a assassiné, le 26 janvier 2021, Estelle Luce dans le Haut-Rhin, et tenté d'assassiner sur Bertrand Meichel à son domicile, à une quarantaine de kilomètres.
Deux jours plus tard, ce dernier assassinait sur leurs lieux de travail, Patricia Pasquion, cadre chez Pôle emploi à Valence, puis moins de trente minutes plus tard, Géraldine Caclin, directrice des ressources humaines de Faun Environnement. Le suspect avait été interpellé dans la foulée.
À l'exception de Patricia Pasquion, qui travaillait dans l'agence de Pôle emploi où Gabriel Fortin a été inscrit jusqu'en 2013, les cibles de l'accusé avaient été impliquées dans ses deux derniers licenciements en 2006 et 2009.
Plusieurs thèses se sont affrontées au cours du procès pour tenter de cerner l'accusé. "Il est méthodique, il est organisé, il est adaptatif, il n'est pas fou", et donc accessible à une sanction pénale, a notamment asséné l'avocat général Laurent de Caigny, en requérant la peine maximale.
Et le magistrat d'ajouter, fustigeant la stratégie de "retranchement" du suspect : "Gabriel Fortin n'aime pas qu'on lui donne tort, il est buté, orgueilleux, mais il n'est pas dans un délire paranoïaque". Il a fait "le choix de l'assassinat", a-t-il assuré.
De son côté, l'avocat de Gabriel Fortin, Romaric Chateau a présenté son client sous un autre jour : "S'il n'est pas capable d'excuses, de remords, de regrets, n'est-ce pas parce qu'il a un problème psychiatrique ? Mais la folie fait peur, on ne veut pas la voir", a soutenu le conseil. Me Chateau a ainsi dénoncé des expertises psychiatriques "tronquées" par le silence de l'accusé pendant l'enquête et le manque d'information des médecins.
Il a également soutenu la thèse d'un "délire paranoïaque" empreint de cohérence chez l'accusé, selon lui déclenché par une série de "traumatismes" professionnels causés à un homme en proie à des "troubles de la personnalité".
Dans ses derniers mots, très brefs, avant que le jury ne se retire pour délibérer, Gabriel Fortin a répété ce qu'il affirme depuis le début du procès : il s'est dit victime "d'atteintes personnelles", "d'espionnage" et d'une enquête à charge, sans un mot sur les faits jugés.
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