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Document M6 - Un radiologue parisien sera jugé en septembre 2026 pour des faits d'agressions sexuelles sur des patientes

Le radiologue Jean J. a été radié en septembre dernier après les plaintes de onze anciennes patientes qui l'accusent de violences sexuelles.

Un radiologue réputé, suspecté d'agressions sexuelles, comparaîtra le 24 septembre. (Illustration).

Crédit : iStock / Getty Images Plus

La rédaction de M6 - édité par Jérémy Descours

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La plaque du fondateur du centre d'imagerie médicale, "Imagerie Cardinet", implanté dans le 17e arrondissement de Paris n'a pas bougé. Pourtant, Jean J., un radiologue réputé, n'y exerce plus depuis deux mois. Le praticien a en effet été radié en septembre après les plaintes de onze anciennes patientes. Ces dernières l'accusent de violences sexuelles.

Deux d'entre elles ont accepté de témoigner au micro de M6. "Mon rendez-vous remonte à juin 2024. J'ai fait une mammographie de routine et à la fin de l'examen, il [Jean J., NDLR] a prétexté de vouloir essuyer ma poitrine pour me caresser les seins explique Nathalie (prénom modifié). Je n'avais jamais vu ça dans mes précédents examens. Et puis, il a eu des phrases à connotation très sexuelles : 'Vous pouvez rester nue, ça ne me dérange pas'".

Cinq ans plus tôt, en 2019, Camille (prénom modifié) avait, elle aussi, pris rendez-vous avec le docteur pour une radio de l'utérus. "Quand je sors de cet examen douloureux, le docteur me dit : 'Vous êtes là pour avoir un enfant parce que vous n'y arrivez pas'. Je lui dis oui, que c'était un peu compliqué. Il s'est alors approché très près de moi et me dit : 'Si vous êtes vraiment très pressée, pour aller beaucoup plus vite, on peut aller dans une petite pièce à côté, une petite pièce sombre, ça durera cinq minutes et je ne vous ferais pas mal'". 

Jean J. comparaîtra le 24 septembre 2026 devant le tribunal judiciaire de Paris pour des faits d'agressions sexuelles

Un humour particulier mais pas un agresseur, assure son avocate

Avant sa radiation, le radiologue avait déjà été averti et suspendu à plusieurs reprises par l'Ordre des médecins. Dans un document daté de janvier 2025, que M6 a pu consulter, la chambre disciplinaire de l'ordre souligne "des faits d'une particulière gravité, avérés par les nombreuses doléances et plaintes déposées à l'encontre" du radiologue depuis 2006. 
Pour l'avocate du médecin, Me Delphine Driguez, son client a, certes, un humour particulier mais il n'est pas un agresseur. "Les temps ont changé. Ce qui était acceptable avant ne l'est plus aujourd'hui. Je peux comprendre que les prétendues victimes étaient choquées par les phrases et la façon d'être de Jean J., mais en aucun cas il y eu une agression sexuelle. C'est quelqu'un qui n'a aucune intention malveillante et qui n'a fait aucun acte à caractère sexuel, c'est purement médical", insiste l'avocate.  

Un kinésithérapeute accusé de viol

Le docteur J. sera donc jugé en septembre 2026. Mais ce n'est pas le seul praticien du centre Imagerie Cardinet a être dans le collimateur d'anciennes patientes. L'une de ses connaissances, kinésithérapeute spécialiste de la rééducation du périnée et toujours en activité, est accusée de viol par au moins cinq femmes.  

Avocate d'une des cinq plaignantes, Me Virginie Thomas explique : "Sans les prévenir, il y a des touchés pelviens, il y a des mains sur les fesses... On n'explique rien. On surprend le consentement de sa victime qui peut nécessairement ne pas l'avoir puisqu'on est dans un cadre médical". Contacté par M6, l'avocat du kiné dit ne pas avoir connaissance de ces accusations. Son client n'est pas mis en examen. 

"Imagerie Cardinet a voulu porter plainte pour manifester à ces patientes le soutien le plus complet"

D'autres plaintes, cette fois pour complicité, visent le centre. Pour plusieurs patientes, dont Nathalie, la direction était au courant des soupçons qui pesaient sur ces deux praticiens. "Quand je suis sortie de la salle d'examen, je suis allée voir tout de suite une secrétaire. Je lui ai dit que je voulais porter plainte et elle m'a dit qu'il fallait que je m'adresse au directeur du centre, confie Nathalie. Elle m'a donné le contact en précisant que c'était lui qui centralisait toutes les plaintes... et qu'il y avait déjà eu des précédents".

De son côté, le centre d'imagerie médicale assure avoir réagi au plus tôt. "Dès que nous avons eu connaissance des faits dénoncés dans les plaintes déposées par les patientes, Imagerie Cardinet a voulu immédiatement porter plainte pour manifester à ces patientes le soutien le plus complet, le plus total."

Le centre d'imagerie a envoyé un mail à plus de 20.000 anciennes patientes et ouvert une ligne téléphonique pour recueillir d'éventuels signalements supplémentaires. Selon l'avocat du centre, un seul nouveau témoignage incriminant a été depuis été transmis à la direction. 

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