En Alsace, Anthony arbitrait bénévolement des matchs de foot amateur depuis 10 ans. Jusqu'à ce qu'il soit pris pour cible, à Strasbourg, fin mars. "T'en sortiras pas vivant", "on sait où t'habites", voici les menaces qu'il a reçu. "Après avoir entendu ça, c'est inimaginable pour moi de revenir sur un terrain. Je n'arbitre pas pour me faire menacer de mort et pour le lundi matin, en sortant de chez moi, regarder à droite et à gauche dans la rue si quelqu'un m'attend", explique à l'AFP ce père de famille de 35 ans, qui a préféré taire son nom.
Si de telles menaces sont une première le concernant, Anthony, qui a porté plainte, déplore les insultes chaque week-end sur et au bord des terrains, par les joueurs, les entraîneurs et le public. "Chez les plus jeunes et jusqu'aux vétérans, il y a toujours des insultes qui fusent. "Enculé, fils de pute, alcoolique..." C'est plutôt standard", regrette-t-il. "Nous avons soixante faits disciplinaires par week-end et un ou deux incidents graves, rapporte Marc Hoog, président du district d'Alsace. Il y a aussi des arbitres qui, par peur, ne relatent pas totalement les faits" dans leurs rapports.
Face aux menaces de mort, la commission d'arbitrage du district d'Alsace, le plus important de France avec 85.000 licenciés et 537 clubs, a décidé de marquer le coup : aucun arbitre n'officiera pour les rencontres prévues de vendredi 4 à dimanche 6 avril 2025. 800 matches devront donc être reprogrammés. "Nous sommes face à une recrudescence des incivilités. C'est inacceptable ce type d'attitude. Je soutiens pleinement les arbitre", assure Marc Hoog. La Ligue "Grand Est" s'est dite "solidaire", mais a maintenu les matches régionaux. La Fédération française (FFF), elle, n'a pas souhaité s'exprimer.
Les responsables amateurs pointent du doigt les dérives du football professionnel qui devrait pourtant donner le bon exemple. "Championnat de merde", s'était emporté en février le président de Marseille, Pablo Longoria, contestant des décisions arbitrales et hurlant à la "corruption". En mars, l'entraîneur de Lyon, Paulo Fonseca, avait menacé un arbitre, tête contre tête. "L'exemple vient d'en haut", insiste Philippe Durr, président de la commission d'arbitrage du district d'Alsace.
"Il y a de plus en plus de haine sur les terrains", témoigne Anthony Hohmann, arbitre amateur qui a reçu un coup de tête d'un joueur en début de saison. Pour tenir et continuer à venir, il faut mettre des œillères."
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