C'est un appel à l'aide du bout du monde. Des scientifiques sud-africains coincés dans une station en plein milieu de l'Antarctique se disent menacés par l'un d'entre eux, devenu incontrôlable. Dans cette station de recherche, Sanae IV, où chacun dépend des autres pour rester en vie, que se passe-t-il quand la confiance se brise ? Dans un huis clos absolu, que faire quand l’un des vôtres devient une menace ?
"Je crains pour ma vie." Voilà ce qu'à écrit dans un mail l'un de ces 10 scientifiques. Le courrier a été révélé par l'hebdomadaire sud-africain le Sunday Times. Le danger vient de l'un de ses propres collègues. Les témoignages sont glaçants : "Il a frappé l’un des nôtres", "il a menacé de tuer", "je reste profondément préoccupé par ma propre sécurité, je me demande constamment si je vais être la prochaine victime", "il est impératif que des mesures immédiates soient prises pour assurer ma sécurité et celle de tous les employés".
Tout est parti d'une première dispute. Un ordre mal accepté, une tâche déplacée sur le planning, et l’isolement a fait le reste. Ce scientifique est désormais également accusé d’avoir agressé sexuellement un autre chercheur au sein de la base, d'après le journal Le Parisien. Et il est toujours là. Il mange et dort sous le même toit. Ils ne peuvent pas le neutraliser, ni l'éviter. Une station de recherche de 44 mètres sur 14, trois bâtiments reliés, un espace réduit à l’extrême. Ils ne peuvent pas fuir et la peur s'est installée.
Le problème, c'est qu'il est impossible d'envoyer une mission de sauvetage pour l'instant. La mer est gelée. Les vents soufflent à 200 km/h. La température descend à -23°C. La station la plus proche, la station allemande Neumayer III, est à 160 kilomètres au nord-ouest. La base norvégienne Troll, à 190 kilomètres au sud-est. Trop loin avec leur matériel. Et la vraie civilisation est à 4.000 bornes de là. Quant au premier brise-glace capable d’accoster, il met 15 jours à arriver depuis Le Cap en Afrique du Sud. Et il n'est pas prévu avant le mois de décembre. Le ministère sud africain en charge explique qu'il étudie toutes les options. Mais ça ressemble plutôt à une preuve d'embarras.
L’isolement, la promiscuité, l’obscurité hivernale : tout cela était prévu. Ce sont les paramètres d’une mission extrême. Mais il n’y a pas de test pour savoir ce qu’un homme peut devenir quand il comprend qu’il ne peut plus partir. Les anglo-saxons appellent ça "Cabin fever". On l'a traduit par "le syndrome de la cabane", quand quelqu'un est enfermé trop longtemps dans un milieu confiné. Irritabilité excessive; anxiété et paranoïa, sautes d’humeur et agressivité, sensation d’étouffement ou de prison... À l'intérieur de la station Sanae IV, les regards ne se croisent plus. Les mots se font rares. Quand la radio grésillera pour annoncer l’arrivée des secours, comment auront-ils survécu à cet hiver sans fin ?
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