Strasbourg : 15 mois de prison ferme pour un policier après des violences

Les faits remontent au mois de mars dernier, lors du premier confinement. Dans la nuit du 18 au 19 mars à Strasbourg, un fonctionnaire de police avait été appelé en renfort pour interpeller un jeune homme qui venait d'acheter de la résine de cannabis. Tandis que le suspect âgé de 18 ans était maîtrisé au sol par un autre agent, le policier lui avait asséné plusieurs coups de pied au visage. 

La scène de l'interpellation avait été filmée par un habitant du quartier. Le jeune homme avait également subi des coups à l'hôtel de police, d'abord au niveau des côtes, puis, une fois au sol, au visage. Il avait ensuite été emmené au CHRU de Strasbourg où il avait passé une IRM qui avait révélé une grosse fracture du nez avec un important œdème. Il avait été opéré cinq jours plus tard, le temps que son visage puisse désenfler. 
Poursuivi pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique", le policier de 46 ans a été condamné vendredi 20 novembre à Strasbourg, à deux ans de prison dont quinze mois ferme avec mandat de dépôt et interdiction d'exercer, a appris l'AFP de sources concordantes.Cité par les Dernières Nouvelles d'Alsace, le procureur a blâmé des actes d'une "brutalité" rare, "sans aucune retenue", qui sont ceux d'un "voyou". Selon les DNA, le prévenu, un ancien militaire, n'avait pas fait l'objet de sanction dans son service.

Une violence courante

Me Renaud Bettcher

De son côté, Renaud Bettcher, avocat de la victime, a déclaré à l'AFP : "C'est une violence courante, elle semble exceptionnelle, comme la peine qui a été infligée, mais elle est régulière, ça se passe dans les véhicules de police, dans les commissariats". Il a précisé que son client, qui n'était pas connu des services de police ou de justice, a par ailleurs été condamné à trois mois de prison avec sursis suite à l'achat du cannabis.

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