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"Sous prétexte qu'elle n'a pas respiré, elle n'est rien" : un couple se bat pour faire reconnaître la mort de sa fille après un accident de voiture

Un an et demi après l'accident tragique impliquant Pierre Palmade, le procès de l'humoriste s'ouvre à Melun. Au cœur des débats, la reconnaissance juridique des bébés morts in utero, un sujet sensible pour un couple qui se bat pour faire reconnaître l'existence de leur fille, décédée dans des circonstances similaires.

Une mère tenant la main de son bébé (illustration)
Crédit : Unsplash/Aditya Romansa
RTL ÉVÉNEMENT - Le combat d'un couple qui a perdu son enfant dans des conditions semblables à l'accident causé par Pierre Palmade
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Morad Djabari - édité par Eléonore Aparicio
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Il y a plus de 18 mois, Pierre Palmade perdait le contrôle de sa voiture et percutait deux véhicules, dans l'un d'eux où se trouvait une femme enceinte de six mois qui a perdu son bébé. Un bébé au cœur des débats, mort in utero, que la justice n'a donc pas considéré à ce stade comme un être vivant.

Pierre Palmade est jugé, mercredi 20 novembre à Melun pour blessures involontaires et non pour homicide involontaire, pourtant requis par le procureur. La justice considère que le bébé mort in utero n’a pas le statut juridique d’être vivant.

Un cas qui n'est pas isolé puisque c'est justement le combat Angélique et Valentin, ils ont, eux aussi, perdu leur bébé lors d’un accident de la route. Ses parents veulent faire reconnaître l’existence de leur petite fille. Dans leur salon, la petite fille semble être au milieu de la pièce. Son prénom, Jade, est gravé en lettre capitale en bois rose. Sur le meuble, sont posés des peluches et des petits jouets. 

Un accident sur la route de la maternité

La date du 28 juillet 2023 est accrochée au mur, ce qui devait être le plus beau jour de leur vie, mais sur le chemin de la maternité une femme d’une soixante d’année qui roulait à contre-sens percute le couple en voiture. "Pour ma part, j'ai eu des ecchymoses sans grande gravité. Pour Angélique, ça a été plus compliqué", raconte Valentin.

"J'ai subi plusieurs fractures et principalement la perte de notre fille", explique la mère. "Elle me passe une écho et un monitoring. Il y a une partie de moi qui savait. Après le choc, j'ai senti comme une lourdeur. C'est passé à travers ma tête, mais je me suis dit que ce n'était pas possible. J'ai vu ma fille, j'ai vu que son petit cœur ne battu plus", témoigne-t-elle entre deux sanglots. "À côté de ça, les fractures et tout. Il n'y a rien qui peut faire plus mal que ça".

Une jurisprudence défaillante ?

Les parents refusent de considérer leur bébé à naître comme un fœtus, pour eux, c'est un enfant qu'ils ont perdu. "On était quand même à 40 semaines, à terme. Nous dire que notre fille est un fœtus, non. On l'a eu dans les bras", lance Valentin. "C'est un bébé de 48 cm, de plus de 3 kg, qui était en parfaite santé, qui n'attendait que nous et on attendait qu'elle", renchérit Angélique.

Pourtant, selon la jurisprudence, un homicide involontaire ne peut être reconnu pour un bébé qui n’a pas encore respiré, même pour un bébé qui est sur le point de naître. "C'est complètement une injustice en fait qu'on nous dise sous prétexte qu'elle n'a pas respiré, elle n'est rien. Elle a ôté la vie de notre fille et elle ne sera jamais jugée pour ce qu'elle a fait en fait. Notre fille ne compte pas plus par exemple qu'une fracture", martèle le père de l'enfant. 

L'affaire Pierre Palmade, qui a eu lieu avant l'accident du couple, avait déjà beaucoup marqué Angélique : "Je m'en souviendrai toute ma vie d'ailleurs de ce moment-là, parce que j'étais sur une table de cuisine, et je me suis mise à la place de cette maman, raconte-t-elle, je me suis dit, mais comment elle va réussir à se relever de la perte de son enfant, de toutes les blessures causées par une personne en plus sous-stupéfiants ? Je suis restée sans voix en fait. Je me suis dit, mais je n'aimerais tellement pas être à sa place et plusieurs mois après, j'y suis."

Le procès qui s'ouvre ce mercredi 20 novembre, sera suivi attentivement par les deux parents qui espèrent voir les choses changer ou a minima ouvrir le débat sur cette jurisprudence. 

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