"Soumission chimique, un fléau silencieux" (Téva) : ce qu'il faut savoir sur le documentaire

NOUS L'AVONS VU - Mercredi 25 juin, Téva diffuse le documentaire "Soumission chimique, un fléau silencieux". Sa réalisatrice, Charlotte Espel, a elle-même été victime de ce phénomène.

Le documentaire "Soumission chimique, un fléau silencieux" est diffusé mercredi 25 juin 2025 sur Téva.

Crédit : Téva

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C'est un documentaire écrit à la première personne. Dans Soumission chimique, un fléau silencieux diffusé sur Téva mercredi 25 juin à 21 heures, la journaliste Charlotte Espel se confie tout en enquêtant sur ce phénomène mis en lumière avec l'affaire des viols de Mazan.

En France en 2022, comme elle ou Gisèle Pélicot, 1.229 personnes ont déclaré avoir été soumises chimiquement dont 82% de femmes. Dans deux-tiers des cas, la situation donne lieu à des agressions sexuelles.

Tout au long de son enquête, Charlotte Espel interroge des victimes, des médecins, des journalistes qui travaillent ou ont travaillé sur la soumission chimique. Elle donne également la parole à la députée Sandrine Josso, qui a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau en 2024 : elle l'accuse de l'avoir droguée à son domicile. Lui, nie les faits.

C'est la banalité du mal

Félix Lemaître, auteur de "La nuit des hommes"

Charlotte Espel elle-même a été victime de soumission chimique trois fois. Elle se livre sur ses traumatismes dans un face-à-face émouvant avec sa propre mère, psychiatre. Si elle a été droguée en milieu festif, dans 75% des cas, la soumission chimique a lieu dans la sphère privée. À ce sujet, elle recueille notamment le témoignage d'Anne, victime d'inceste par son père pendant près de dix ans.

L'objectif : sensibiliser le public à ce fléau qui peut prendre différentes formes. Piqûres, médicaments fournis en pharmacie, GHB... Les auteurs de soumission chimique ont différents modes opératoires. Félix Lemaître, auteur de La nuit des hommes (JC Lattès, 2024), en a rencontrés quelques-uns. Une conclusion s'impose : il n'y a pas de profils types, seulement des hommes (dans 90% des cas) qui pensent pouvoir disposer du corps des femmes. "La banalité du mâle", résume-t-il, de la part d'hommes "qui ne se conçoivent pas comme agresseurs".

Pour lutter efficacement contre ce délit, et les crimes qu'il peut entraîner, plusieurs solutions sont abordées : généraliser l'accès à des tests toxicologiques pour les personnes qui se pensent victimes de soumission chimique, restreindre l'accès à certains médicaments, ou encore allonger ou supprimer le délai de prescription judiciaire. Car pour Anne, victime d'inceste avec une amnésie traumatique de 40 ans, "la prescription, c'est la soumission chimique de la justice".

Le documentaire sera suivi d'un débat animé par Anaïs Bouton : Soumission chimique : un crime presque parfait.

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