Quatorze aéroports français évacués après des "menaces d'attentats"

Vols déroutés ou retardés, terminaux évacués, des doutes levés, mais pas encore partout : au moins douze aéroports ont été évacués ce mercredi 18 octobre en France après des menaces d'attentats, provoquant d'importantes perturbations notamment à Toulouse et à Bordeaux, qui restent fermés. 

Les alertes à la bombe se multiplient cinq jours après l'attaque qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard à Arras. Vers 14h, cinq aéroports français étaient à l'arrêt, selon l'organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol : Toulouse, Beauvais, Bordeaux, Brest et Pau. Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n'ont pas été touchés. 

Ceux de Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Toulouse, Beauvais ont reçu des menaces par courriel, selon une source policière. "Respectivement à 11h30, 12h, et 12h15 les aéroports de Nice, Lyon, Bron et Lille reprenaient progressivement leur activité, le doute étant levé", a précisé à l'AFP une deuxième source policière. 

La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a ensuite ajouté que des "faits similaires" avaient eu lieu à Pau et Biarritz qui font l'objet de procédures d'évacuation préventive et de levée de doute "à la suite d'une alerte à la bombe". "Aucune menace sérieuse n'est identifiée à ce stade", a précisé la préfecture. 

Une porte-parole de l'aéroport de Strasbourg a indiqué à l'AFP qu'il était, lui aussi, en cours d'évacuation à la mi-journée, après réception d' "un mail malveillant". Une dizaine de vols étaient initialement prévus dans l'après-midi et un millier de passagers étaient attendus. 

L'aéroport de Rennes a également été touché par une menace terroriste, selon les informations de la DGAC transmises au Parisien. Les transports de la ville ne desservent pas l'aéroport. Les doutes ont été levés vers 14 heures. Dans le sud, Carcassonne a aussi été visé par une alerte à la bombe ce mercredi après-midi, d'après la préfecture de l'Aude, qui a indiqué à nos confrères du Parisien qu' "une évacuation (était) en cours" peu avant 15h.

Des perturbations plus importantes à Toulouse

Un porte-parole de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a confirmé en fin de matinée qu'il y avait eu des "alertes à la bombe" et des "évacuations des aérogares" sur quatre plateformes : Lille, Lyon, Toulouse et Beauvais (au nord de Paris). 

Selon le tableau de bord en ligne de la DGAC, l'aéroport de Toulouse-Blagnac concentrait peu après 13h30 l'essentiel des retards : plus de trois heures à l'arrivée et près de deux heures au décollage. Les retards qui ont atteint une heure et demie à Lille à midi étaient résorbés et ceux à Beauvais-Tillé étaient retombés à une demi-heure à l'arrivée. 
Des milliers de personnes étaient encore éparpillées à l'extérieur de l'aérogare à 13h20, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.  

"L'inspection de l'aéroport est en cours", a indiqué le service communication de l'aéroport de Blagnac, confirmant que des démineurs étaient sur place. La fin de l'inspection et le début de la reprise de l'activité sont prévus "en milieu d'après-midi", a-t-il ajouté. Le trafic était également "perturbé" avec "un risque de congestion" autour de l'aéroport, a souligné Bison Futé, en conseillant d'éviter le secteur. 

Par ailleurs, les aéroports de Brest-Bretagne et celui de Tarbes-Lourdes ont reçu des menaces dans l'après-midi ce mercredi. Ils ont pareillement été évacués. Si les passagers étaient encore dans l'attente d'informations supplémentaires à 16 heures pour le premier aéroport, le trafic est revenu à la normale en fin d'après-midi dans le second.

Une progressive reprise des vols

Selon la communication de l'aéroport de Nice, il "y a eu juste une alerte au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en place d'un périmètre de sécurité. Mais tout est rentré dans l'ordre". 

"La préfecture a donné un avis favorable pour que le personnel et les passagers réintègrent l'aéroport", a pour sa part indiqué l'aéroport de Lille sur X (ex Twitter). "L'aérogare a été évacuée vers 10h30", selon une porte-parole. "Il ne s'agit pas d'un jour de grande affluence", a-t-elle ajouté. 

Les vols en provenance de Marrakech, Genève et Constantine, qui devaient atterrir à Lille entre 11h05 et 11h40, ont été déroutés, est-il précisé sur le site internet. 

À l'aéroport de Bron, "il y a eu une levée de doutes, le trafic a repris", a précisé la direction de l'aéroport. À Nantes aussi, le trafic a repris. Huit vols ont été auparavant déroutés et huit mis en attente au départ. 

Des menaces qui surviennent dans un contexte tendu

Depuis une semaine, plusieurs lieux ont été cibles de menaces d'attentats, conduisant à leur évacuation. À trois reprises, le château de Versailles a dû être évacué samedi, mardi et mercredi, comme le furent le Louvre ou la Gare de Lyon ce samedi 14 octobre. Par ailleurs, le lycée Gambetta, l'établissement dans lequel est survenue l'attaque terroriste à Arras le vendredi 13 octobre, a aussi été évacué en raison d'une alerte à la bombe ce lundi 16 octobre. Mardi 17 octobre au matin, les locaux de France 3 Champagne-Ardennes à Reims ont été fermés après des menaces.

Pour rappel, après l'attentat dans le nord de la France, l'État a déclaré avoir activé l'alerte "urgence attentat" vendredi. Lundi 16 octobre, aux alentours de 19 heures, un autre attentat terroriste islamiste a eu lieu à Bruxelles, lors duquel l'assaillant a tué deux Suédois, en marge du match de football Belgique-Suède. L'homme de 45 ans a finalement été abattu par la police belge après des heures de traque.

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