À l'été 2016, la France entière est bouleversée par l'assassinat du père Jacques Amel dans son église, à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le religieux est égorgé, sous les yeux de quelques fidèles, par deux tueurs qui se sont connus sur internet. Un an et demi plus tard, Mediapart porte une lourde accusation à l'égard des services secrets français, affirmant que ces derniers ont cherché à étouffer un raté.
Le site d'information relate une scène stupéfiante, le 26 juillet 2016, quelques heures seulement après l'attentat. Celle-ci se passe dans un bureau de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) de Paris, l'un des grands services de renseignement français. Penché sur un ordinateur, un officier demande à un agent d'effacer purement et simplement une fiche de renseignement remplie quelques jours plus tôt, et même de l'antidater, pour faire disparaître les traces.
Selon Mediapart, l'agent, spécialisé dans la surveillance d'internet, avait consigné une alerte sur cette note blanche à propos des menaces d'Adel Kermiche, l'un des deux terroristes qui a égorgé le père Hamel. Sur le logiciel Telegram, cinq jours avant l'attentat, le jihadiste avait posté un message audio où il appelait à attaquer les églises. Dans le message, Kermiche évoquait un "carnage possible", en coupant des têtes. "Je vous conseille de taper", poursuit-il en s'adressant à ses abonnés sur les réseaux sociaux.
À la DRPP, le policier anti-terroriste transmet la note à ses supérieurs hiérarchiques comme le veut la règle mais, toujours selon Mediapart, personne ne la consulte. Plusieurs d'entre eux sont en congés selon le site d'informations. Résultat : l'alerte n'atteindra jamais la DGSI, le service de contre-terrorisme responsable de la zone de Saint-Étienne-du-Rouvray. C'est pour tenter de camoufler cette erreur que la note aurait été effacée. Contactée par RTL ce vendredi 5 janvier au matin, la Préfecture de police de Paris répond n'avoir "aucun commentaire sur des informations issues de sources mal intentionnées".
"En aucun cas cette note n’évoque l’imminence d’un passage à l’acte, et encore moins le ciblage d’un lieu précis", affirme la Préfecture de police, qui assure par ailleurs que la note en question "a suivi le circuit habituel de validation".
L'auteur de l'article, le journaliste Matthieu Suc, voit pour sa part, dans ce communiqué, un aveu de la police : "la Préfecture de police reconnaît aujourd'hui que la DRPP travaillait bien sur la chaîne de Kermiche".
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