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Rennes : comment le quartier du Blosne est gangréné par le trafic de drogue
Quelques jours après la fusillade qui a fait deux blessés le 10 mars dernier, les habitants du quartier constatent la violence grandissante des trafiquants.
impact de balle dans un immeuble à Rennes
Crédit : Mathieu Lopinot
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Après Marseille, Paris, Nantes, Toulouse, Grenoble, c'est désormais Rennes, 11ème ville du pays, 225 000 habitants qui semble rattrapée par trafics et fusillades. Le 10 mars dernier, dans le quartier du Blosne, des coups de feu ont éclaté en pleine nuit : plus d'une heure d'échanges de tirs liés au trafic de stupéfiants. Deux hommes, connus des services de police, ont été blessés.
RTL s'est rendu dans ce quartier concerné par cette escalade de la violence. On y voit des points de deal en plein jour, à la vue de tous, avec des jeunes qui surveillent en bas des immeubles. Une semaine après la fusillade, un couple de retraités raconte avec reçu deux balles perdues dans leur appartement. "On a peur et on en a ras-le-bol, on va déménager et ce n'était pas dans nos prévisions au bout de 38 ans", assure Alice, 78 ans.
Le trafic de drogue n'est pas nouveau à Rennes, mais les méthodes des trafiquants ont changé, la violence a augmenté ces dernières années. Lors de cette fusillade, les dealers étaient équipés d'armes de guerre, de gilets pare-balles, 32 douilles ont été retrouvées et une vingtaine d'impacts de balles marquent les immeubles.
Une guerre de territoire entre bandes rivales
Les drogues dures circulent plus facilement, il est plus facile de trouver de la cocaïne, de l'héroïne, en plus de l'herbe et de la résine de cannabis. Et les riverains le constatent. "Ceux qui sont sous les sapins ne sont pas les mêmes petits dealers qu'on avait avant", affirme une voisine.
Comme bien souvent, ces scènes de violence illustrent une guerre de territoire que se livrent deux bandes rivales, dont l'une vient de l'extérieur. Des dealers venant d'autres régions veulent s'emparer d'un point de deal qui appartient à des trafiquants rennais. Ce point de revente d'héroïne est particulièrement lucratif : selon la police, il rapporte entre 50.000 et 75.000 euros par jour. D'où ces règlements de compte d'une grande violence.
Claire, habite et travaille le quartier. Cette travailleuse sociale est désolée de voir son quartier changé. Malgré le fléau de la drogue, la rennaise aime son quartier multiculturel, plein de vie où les habitants ont plaisir à se retrouver, avec son marché emblématique.
Une nouvelle fusillade a éclaté le 14 mars le long de l'autoroute entre Rennes et Caen, un événement qui pourrait être lié au règlement de compte du Blosne le week-end précédent, selon le procureur.
