Son calvaire aura duré près de 15 ans. Pendant toutes ces années, Nicolas, agent électricien à l'aéroport de Roissy, est devenu le souffre-douleur de ses collègues. Humiliation, sévices physiques… Un bizutage quasi-quotidien. Il a porté plainte, et le tribunal l'a reconnu comme victime de harcèlement. Les accusés, parmi lesquels des cadres d'Aéroport de Paris, ont été acquittés.
Après 15 ans à subir des brimades, des insultes et des violences, Nicolas est toujours traumatisé. "Mes collègues m'avaient attrapé et mis à poil dans l'eau, dans un container à poubelle, pour tester mon apnée. Après, on m'a jeté par terre et pris en photo, mis sur Facebook en public", raconte l'agent électricien. "On m'a jeté sur une route en pente dans un container poubelle aussi, face à un camion. On a acheté des sextoys à ma femme en subtilisant ma carte bleue".
Changer de travail n'a pourtant jamais été une option pour lui. "Je me devais de tenir le cap pour subvenir aux besoins de ma famille", assure-t-il. Devant la police, un de ses collègues dira : "C'était juste pour rigoler".
La prétendue plaisanterie tourne au drame : un divorce puis une tentative de suicide en 2017. René et Claudine, les parents de Nicolas, découvrent alors la détresse de leur enfant. "On m'a téléphoné à 6h du matin. Mon fils a voulu se suicider dans la forêt de Senlis, il avait pris plein de médicaments", raconte Claudine. "Moralement, ça l'a à moitié détruit quand même", regrette son père qui a "très peur" pour son fils aujourd'hui. "Depuis, j'y pense sans arrêt. Ça m'a mis un drôle de coup".
Nicolas n'est malheureusement pas un cas isolé. Jean aussi a été victime de harcèlement un soir au Bourget. Ses collègues le ligotent d'abord sur une chaise. Il se débat, les supplie de le détacher. Dans sa chute, il se casse deux côtes. Jean ne dénonce pas ses collègues pour "garder son boulot et ne pas avoir d'histoires". ADP assure de son côté avoir proposé un changement de poste au salarié et surtout, l'entreprise explique que l'enquête n'est pas allée loin car la victime a refusé de donner les noms des harceleurs.
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