Roissy-en-France : un Ukrainien pro-russe interpellé après s'être brûlé en fabriquant un explosif

Une affaire ultra-sensible ? Originaire du Donbass, un homme de nationalité ukrainienne et russe, âgé de 26 ans, a été pris en charge le 3 juin par les sapeurs-pompiers dans un hôtel à Roissy-en-France (Val d'Oise) - ville où se situe l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle - alors qu'il présentait des brûlures importantes à la suite d'une explosion, précise le parquet national antiterroriste à RTL, confirmant une information du JDD. 

Toujours selon le JDD, son interpellation à l'hôpital par le Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig) a immédiatement été suivie par la perquisition de la chambre d'hôtel dans laquelle il résidait. Sur place, des produits et du matériel destiné à la fabrication d'engins explosifs ont été découverts. C'est l'explosion d'un des engins qui a occasionné ces brûlures. L'hôtel a dû être évacué. Sa garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) peut durer jusqu'à 96 heures, précise une source proche du dossier à RTL.

Le parquet antiterroriste, qui s'est saisi des faits, a ouvert mardi 4 juin une enquête des chefs de "participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteintes aux personnes" et "détention de substance ou produit incendiaire ou explosif ou d'éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif en vue de préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes, en relation avec une entreprise terroriste".

Une affaire prise au sérieux

Quelles sont les motivations de l'homme ? Selon une source proche du dossier, aucune indication à ce stade n'a été formulée sur les cibles potentielles de l'individu. Surtout, à aucun moment des livraisons d'armes françaises l'Ukraine comme cible potentielle du suspect n'ont été citées dans la procédure. 

Cette affaire est prise au sérieux au regard des festivités du 6 juin et de la proximité de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, rapporte cette même source. Les investigations ont été confiées à la direction générale de la sécurité intérieure.

Fin mai, avant cette arrestation, le ministère de l'Intérieur avait fait état de 50 attentats déjoués par les services de renseignement français depuis 2017. Le dernier projet d'attentat déjoué, dont la presse s'est fait écho le 31 mai dernier, serait d'inspiration islamiste : un Tchétchène de 18 ans, inconnu des services de renseignement, a été mis en examen et écroué le 26 mai pour avoir envisagé de commettre un attentat visant les épreuves de football des JO à Saint-Étienne.