Rabbin agressé à Neuilly-sur-Seine : "On est confronté à un délit de faciès, c'est inacceptable", confie Elie Lemmel sur RTL

Un rabbin a été victime d'une agression, ce vendredi 6 juin, à Neuilly-sur-Seine. Attablé à la terrasse d'un café, un homme lui a jeté une chaise au visage avant de s'enfuir en courant. Rattrapé par le serveur de l'établissement, le suspect a été interpellé puis placé en garde à vue. Le rabbin, Élie Lemmel, a été blessé au front et transporté à l'hôpital pour un scanner qui s'est révélé rassurant. Il était invité au micro de RTL quelques heures après cette attaque. 
"J’étais tout simplement en train de discuter avec une personne avec qui j’avais rendez-vous. Et puis d’un seul coup, j’ai eu l’impression qu’une cheminée me tombait sur la tête. J’ai entendu crier : ‘Arrêtez-le-, arrêtez-le !’ Là, j’ai compris que c’était une agression. En effet, quelqu’un avait pris une chaise du café et me la très violemment mise sur la tête, je me suis retrouvé par terre, c’était violent", a-t-il raconté.

Le rabbin a tenu à saluer les personnes qui sont rapidement venues à son secour. "C'est du domaine du rare et c'est vraiment extraordinaire. Ça me rappelle aussi ces paysans français qui ont sauvé mes grands-parents pendant la guerre et qui ont pris des risques. Pour moi, c'est merveilleux."

Déjà victime d'une agression une semaine plus tôt

Élie Lemmel a d’ores et déjà porté plainte. "On a le droit de ne pas partager les idées des autres, mais on doit les respecter. Ça, c'est fondamental", rappelle-t-il. Le rabbin regrette que la communauté juive soit prise pour cible. "Aujourd'hui, malheureusement, les mots génèrent des maux. (...) Il faut prendre la mesure de la portée des messages que l'on amène et des conséquences que cela peut avoir. C'est bouleversant qu'en France, une communauté, quelle qu'elle soit, et ici en l'occurrence la communauté juive, soit dans une forme d'anxiété, c'est terrible."

Même s’il a indiqué que le danger serait de céder à la "haine", Élie Lemmel dénonce le climat qui pèse sur le territoire français. "Même si la formule est forte, aujourd'hui on est confronté à ce que j'appellerais un délit de faciès. Et le délit de faciès, quel que soit le faciès, est inacceptable", fustige-t-il.

Une semaine auparavant, il avait été agressé à Deauville. "Je me promenais tout simplement, avec ma barbe et ma kippa. Trois personnes me barrent le passage en me disant des mots dans une langue que je ne comprends pas, et j'ai cru comprendre qu'ils espéraient qu'une chose, c'est que je détale. J'ai continué à avancer, en arrivant à leur niveau, il y en a un qui m'a donné un coup violent au ventre, et puis j'ai bien compris que les trois voulaient en découdre", a-t-il détaillé, ce vendredi.