Propagande djihadiste retrouvée dans la cellule de Salah Abdeslam : "Il n'y a pas de surprise", réagit le président de l'association Life for Paris

À l'approche du dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam fait à nouveau parler de lui. Condamné à la perpétuité incompressible, il a été placé en garde à vue, mardi 4 novembre quelques heures, après la découverte de propagande djihadiste dans son ordinateur. Une propagande que sa femme, lui aurait fournie via des clés UBS. Elle a, elle-même, été placée en garde à vue. 

"On savait que Salah Abdeslam était toujours radicalisé. On sait que les gens radicalisés ont envie de lire de la propagande, donc quelque part, il n'y a pas de surprise", réagit sur RTL Arthur Dénouveaux, président de l’association Life for Paris, qui représente les victimes des attentats du 13 novembre. "La vraie question, c'est de savoir comment une clé USB peut rentrer pour un détenu particulièrement surveillé", ajoute-t-il. 

"À quel point est-ce que ces conditions de détention vont permettre de contrôler ce qu'il fait, tout en respectant les valeurs françaises, qui sont quand même de respecter aussi les droits des détenus ? Cet équilibre-là semble très difficile à tenir aujourd'hui", remarque-t-il

Interrogé sur les programmes de déradicalisation (ou de désengagement), Arthur Dénouveaux reste sceptique quant à leur efficacité. "Ils n'ont malheureusement pas fait leur preuve, surtout pour quelqu'un d'aussi engagé et quelqu'un dont les perspectives de sortie sont quasi nulles", estime-t-il. 

Les 10 ans des attentats du 13 novembre

Les attaques, incluant les fusillades et l'assaut du Bataclan, ont causé la mort de 130 personnes et blessé 413 autres. À l'approche des dix ans, les victimes font toujours face à une situation difficile. "On est encore tous extrêmement marqués par ce qui nous est arrivé. Je crois qu'on ne s'en rendait pas tout de suite compte qu'on allait encore vivre avec ça aussi longtemps", confie le président de l'association Life for Paris, lui même présent sur les lieux ce soir-là. 

"C'est l'heure d'un bilan qui n'est pas forcément joyeux, mais on sait aussi qu'on a réussi à dépasser un certain nombre de choses. On a notamment réussi ce procès, on a réussi, nous, à faire valoir des valeurs démocratiques face à ces gens-là", assure Arthur Dénouveaux qui souhaite "des conditions de détention vivables pour Salah Abdeslam".

"Je crois qu'on aborde ces dix ans avec la certitude que ce qui nous sauvera tous collectivement, nous victimes et nous Français, c'est de nous accrocher aux valeurs de notre démocratie", conclut-il.